Fort beau témoignage sur l’intelligence de la Corneille
Un visiteur, qui signe simplement Alain, m’envoie un si beau commentaire sur la Corneille, lié à mon billet «Plaidoyer pour la Corneille», si beau que je décide d’en faire franchement un billet. Voyez ce qu’il nous écrit :
Depuis quelques jours j’ai la visite d’une jeune corneille, qui atterrit devant moi après m’avoir frôlé de l’aile pour me dire « bonjour » : Sans aucune gêne elle vient participer à mes travaux de jardins.
Elle passe ainsi entre mes pieds et mes mains, tente de me piquer mes outils (même les gros), et quand j’arrache les mauvaises herbes et des cailloux elle fait de même. Si je m’arrête, elle me regarde d’un œil interrogateur, l’air de dire « on joue à quoi maintenant ? » ; puis quand je m’escrime sur une grosse touffe, elle m’aide en tirant aussi de toutes ses forces (elle a un patte tordue et retournée, quasi inutilisable), et joue aussi comme un jeune chien en tirant la touffe que je tiens en main. S’il reste une racine à moitié enterrée, elle la tire à elle et la rejette. Puis débusque de petits cailloux qui m’ont échappé. Quand j’ai fini, elle me picore les chaussures et les lacets. Elle n’a aucune peur de mes gestes brusques du moment qu’ils ne sont pas à son encontre ; sinon elle grogne un peu (?).
Hier elle bricolait sous un arbuste, la maline m’a ramené (!) un bout de plastique que j’avais perdu il y a des années, venant d’un vieux cutter. Un vrai toutou … Elle a même tenté de m’aider à changer mes essuie-glace de voiture et réparer mon tuyau d’arrosage !
Elle rechigne simplement au contact direct (sauf le bec, car elle mordille légèrement pour signaler son impatience), et je respecte cette attitude. Quand elle se rend compte que je suis trop occupé pour « jouer » avec elle, elle va se poser sur une cheminée proche pour une petite toilette.
Son crâne à moitié rasé laisse penser, avec sa patte folle, qu’un grave accident l’a obligé à trouver sa survie parmi les hommes. J’espère qu’elle trouvera sa subsistance toute seule (car je la sais nourrie par quelqu’un du quartier), et que personne ne cherchera à lui nuire, car son innocence et son intelligence sont très touchantes.
J’ai saisi aussi un moment d’habileté dont j’ai trouvé l’explication sur une revue scientifique du net : Après m’avoir pris un petit morceau de pain de mon goûter, elle l’a littéralement enterré sous une petite touffe d’herbe habilement replacée devant moi, puis fait tout un ramdam sur une autre touffe plus loin : Elle a ainsi fait croire à d’éventuels jaloux que son butin était dans ce dernier lieu. Retrouvera-t-elle son trésor ?
Je n’aime pas particulièrement ces animaux en groupe, ils reflètent notre manque d’hygiène et nos gaspillages, mais à titre individuel ils sont vraiment charmants !
Merci beaucoup, cher Monsieur Alain.
Comment ne pas se rallier et trouver merveilleux cet oiseau !