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La Hongroise, la plus belle femme du monde

Zsuzanna Jakabos

Zsuzanna Jakabos

Si j’avais à nommer les parties du monde où j’ai eu la bonne fortune de contempler les femmes les plus belles, je dirais sans hésitation que c’est dans les rues de Buda-Pesth et dans les salons de Dublin.

D’un autre côté, si j’avais à nommer le nom du pays où l’on voit le moins de femmes laides, je nommerais l’Amérique, où la femme a un air intelligent et des allures gaillardes qui rachètent l’absence de la régularité dans les traits et le reste quand la beauté fait défaut.

Somme toute, je crois que c’est la Hongroise qui est la plus belle femme du monde, le chef-d’œuvre de la création. Les Hongroises ont des visages et les lignes classiques des statues grecques : elles eussent pu poser pour Raphael et Philas. Ce ne sont pas des femmes langoureuses et diaphanes, mais la force et la santé incarnées. Leur démarche est fière, leur allure franche et modeste, et leur vitalité exubérante.

Malgré leur vigueur, elles ont les membres et les traits délicats. Elles ont les yeux grands et les pieds petits, les bras replets, les mains petites et allongées, et les attaches exquises. L’inclinaison des épaules est parfaite, aucune courbe n’est exagérée, tout est bien proportionné et bien à sa place. Ajoutez à cela un teint délicat touché de rouge et d’or.

Elle est tellement naturelle et simple que le psychologue ne l’étudie pas. […] C’est une femme saine, sensée, vigoureuse, simple et quelque peu terre à terre. Elle n’est sujette ni à la migraine ni aux attaques de nerfs. La névrose n’est point son fait. Elle marche, danse, court, nage et monte à cheval. Parmi les basses classes en Angleterre, vous rencontrez de jolis types; dans ces classes-là, vous en voyez rarement chez nous.

En Hongrie, la grâce et la beauté ont été également données à l’aristocratie et à la marchande de fleurs que vous rencontrez dans la rue, allant nu-pieds, avec un petit jupon de paysanne et un fichu, attaché sous le menton qui encadre son joli visage de madone.

M. O.

 

Le Bien public (Trois-Rivières), 12 août 1910.

La photographie de la nageuse hongroise Zsuzanna Jakabos au Jeux olympiques de Londres en 2012 apparaît sur le site suivant.

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