Du grand Jacques Prévert (1900-1977)
Silence de vie
Je ne veux rien apprendre
Je ne veux rien comprendre
ni retenir
de morte voix
Je ne veux plus entendre
ce vacarme sourd et muet
de phrases et de chiffres
de nombres et d’idées
Depuis longtemps déjà
et même en se taisant
la vie chante avec moi
quelque chose de beau
Je n’entends pas votre langage
Je refuse un autre cerveau
dit l’enfant
L’enfant sauvage.
Jacques Prévert un poète (Folio junior), Paris, Gallimard, 1980, p. 135.
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Début des années 60, on arrive à Québec, plus précisément àSainte-Foy.
Je suis adolescent.
Je découvre la Capitale, le cinéma Empire, la librairie Garneau avec ses planchers de bois qui craquent et une odeur envoûtante.
Des livres, plein de livres.
Je me pense à Paris !
Je flotte, sans la prise d’hallucinogènes !
Je bouquine.
Je » tombe » par hasard sur un bouquin, format livre de poche, d’un dénommé Jacques Prévert.
De la poésie.
Je l’achète, le lit, m’en délèque.
Je ne l’ai jamais oublié; j’ai souvent souhaiter le prêter mais n’ai jamais réussi à le retrouver parmi les milliers de bouquins pilés dans plusieurs pièces de la maison.
Souhaitez-moi de le retrouver avant mon départ pour » l’habit delà » , pour pouvoir le donner à quelqu’un qui saura l’apprécier autant que ce. le fût pour moi.
Merci beaucoup, lecteur assidu. Bien sûr, je vous souhaite de retrouver cet ouvrage et d’en faire cadeau à qui vous aimez pour la suite du monde.
Chez moi, j’ai à peu près tout Prévert, même son ouvrage post mortem, préparé par son épouse et un ami, des documents qui n’avaient jamais été publiés.
Je vais vous dire, je rêve d’aller un jour le saluer dans le cimetière d’Omonvile-la-Petite,. en Normandie.