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Retour à Rabindranath Tagore, ce sage indien

En 2008, l’enseignant, philosophe et essayiste Normand Baillargeon nous proposait un ouvrage de Tagore publié en anglais aux États-Unis en 1916 et jamais traduit par la suite, Stray Birds. Nous abordions cette version française sur ce site le 30 avril 2017. Nous y revoici à nouveau.

 

 

« Lunes, qu’attends-tu donc ? »

« Le soleil, pour le saluer avant de lui céder la place. »

 

Les arbres, mus par un désir de la terre, se soulèvent sur la pointe des racines pour tenter d’apercevoir les cieux.

 

Tu m’as souri ; tu ne m’as rien dit ; et j’ai su que j’avais longtemps attendu ce moment.

 

L’ombre revêt humblement son voile et accompagne en secret la lumière qui avance, en  silence, de son pas amoureux.

 

Les étoiles ne craignent pas d’être confondues avec les lucioles.

 

« Ne crains jamais l’instant », chante la voix éternelle.

 

Petit brin d’herbe, tes enjambées sont minuscules, mais sous tes pas tu possèdes la terre.

 

Le bouton de la jeune fleur s’ouvre tandis qu’elle dit en pleurant : « Très cher monde, ne t’évanouis pas. »

 

Le fer de la hache suppliait l’arbre de lui donner un manche. L’arbre consentit.

 

La brume est pareille à l’amour quand elle joue au cœur des collines et y fait apparaître de surprenantes beautés.

 

C’est dans les forêts et sur l’océan que le poète vent cherche sa voix.

 

Le brin d’herbe cherche sa multitude sur la terre. L’arbre recherche sa solitude dans les cieux.

 

Laisse à la vie sa beauté de fleurs d’été, à la mort sa beauté de feuilles d’automne.

 

Rabindranath Tagore, Les oiseaux de passage, traduit et présenté par Normand Baillargeon, Montréal, Éditions du Noroît, 2008, 116 p.

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