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Qui est donc ce docteur J. E. N. Bohemier ?

Les songes vous fascinent-ils ? Voyez ce billet.

Bohemier habite West Warren, Massachusetts, et tient une chronique hebdomadaire étonnante dans le quotidien montréalais Le Canada.

Sous le titre « Les curiosités de la science », il échappe parfois des textes qui seraient tout à fait d’actualité aujourd’hui.

Par exemple, on reconnaît maintenant que nous sommes porteurs en nous de plusieurs des générations qui nous ont précédé. Nous arrivons mal encore à préciser davantage, mais il n’empêche. Voici Bohemier :

Quelle chose se transmet donc par hérédité ? Un souvenir, ou plutôt une association d’idées entre une odeur ou une forme, ou quelqu’autre représentation sensitive, et certaines circonstances pénibles, probables ?

De tels phénomènes ne touchent-ils pas, peut-être, des horizons plus lointains ? Les images ne pourraient-elles pas se transmettre de la même manière ? La question a été discutée, il n’y a pas longtemps, peu avant sa mort ; le regretté Letourneau présentait à la « Société d’Anthropologie » un mémoire sur « Les rêves ancestraux ».

Comme Maudsley, Letourneau pensait que tout ce que les ancêtres d’un homme ont subi, pensé et fait, influe inévitablement sur celui qui sera prédisposé à sentir, penser et faire.

Et Létourneau [sic] s’est demandé, dans ce cas spécial, afin de préciser la doctrine, si le souvenir exact des faits qui ont fréquemment et fortement impressionné une personne, ne laisse pas dans son cerveau une empreinte transmissible à ses descendants, et qu’il peut revivre en songe.

En d’autres termes, ne pourrions-nous pas dans le sommeil voir, ou d’une manière générale, sentir ce que nos ancêtres ont senti ?

S’il en était ainsi réellement, nous pourrions nous expliquer plus facilement notre solidarité avec le passé, nos mentalités de race, de famille, et, très souvent, nos bizarreries. L’apparition du passé en songe ne fait que démontrer avec une plus grande précision l’existence du passé dans l’inconscience.

Qui ne reconnaît pas dans ses songes un ou des paysages ou des personnes, qu’il croirait pouvoir affirmer de n’avoir jamais vues dans sa vie ?

Ceux-ci sont « les rêves ancestraux », les songes reproduisant l’image réelle perçue par nos ancêtres.

Les deux cas suivants ont été communiqués à la « Society for Physical Research » en l’année 1895 par W. Lach Szyrma [1841-1915], de St-Pierre de Cornwall.

« Durant ma première jeunesse, écrit l’auteur du mémoire, j’eus deux songes, en état de veille, qui se répétèrent des centaines de fois. L’un d’eux représentait un grand village avec un ruisseau, un petit pont et une église ; une route s’étendait au nord, et à l’est était le parc.

« Quand plus tard, je fus étudiant à Oxford, ma mère me conduisit à Addenbury, où la famille avait vécu à plusieurs reprises après 1800, et où ma mère avait passé son enfance. Je reconnus tout de suite le village de mes rêves.

« L’autre représentait un grand village près de la mer, avec une colline très escarpée, taillée en échelons. Les maisons sont construites sur le terrain et, derrière, elles ont des bosquets. Ce fut au mois de l’année 1889 que je vis Clovelly pour la première fois, où mes ancêtres maternels avaient vécu pendant longtemps. Et je reconnus dans Clovelly le second village de mes rêves. »

 Dr. J. E. N. Bohemier,

West Warrren, Mass.

 

Le Canada (Montréal), 28 juillet 1903.

Un discours franchement étonnant que celui de Bohemier pour l’époque. Et je ne comprends toujours pas pourquoi à l’université, en histoire, à Laval en tous cas, on ne nous a pas éveillés aux richesses variées de la presse ancienne.

Voici ce qu’il y a d’écrit au verso de la photographie en sépia tout en haut :

Mon oncle Alex. Talbot, Tante Angelina G. (sa femme) Talbot, Tantes Alice et Alvine. + cousine Elmire.

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