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Qu’attend Montréal pour rendre hommage à Joe Vincent ?

jos vincent

Fouillant dans la presse québécoise ancienne de 1880 à 1910 depuis des années, je découvre des héros, connus encore aujourd’hui, mais d’autres absolument disparus. Joe Vincent en est un. Entrepreneur chaloupier, dirais-je, il connaissait l’importance du fleuve Saint-Laurent dans la vie des Montréalais, mais savait aussi que ce cours d’eau avait des humeurs et pouvait faire des siennes de manière soudaine.

Comment en est-il venu à se constituer une flotte d’embarcations, je l’ignore. Mais, chose certaine, sitôt qu’il entrevoyait un malheur quelconque, par exemple, il proposait ses chaloupes pour que tous s’en tirent. Vraiment, le personnage, à la carrière originale, mériterait une biographie.

Mais qui sait même qu’il a existé ?

Le voici présent dans une autre de ses histoires, celle-ci rapportée par La Patrie du 13 avril 1896.

Un drame sur la glace en face de la ville

Vers cinq heures, samedi, au moment où la glace a commencé à se mettre en mouvement, six petits garçons, qui allaient ramassé des chiffons dans les déchets que l’on vidait sur la glace vers le milieu du fleuve, se sont trouvés pris sur un bloc de glace qui s’est détaché et s’est mis à suivre le courant.

Les commerçants du marché Bonsecours suivaient dans les fenêtres de leurs étaux respectifs les péripéties de ce drame qui se déroulait sous leurs yeux.

Les bambins, qui avaient tout d’abord pris leur mésaventure par le bon côté, en voyant leur embarcation suivre le courant avec des cahots inquiétants, se mirent à pousser des cris déchirants.

Le bureau central de police ne parvenait plus à répondre aux appels du téléphone.

Le détective Lafontaine en compagnie de cinq constables se rendit jusqu’au port, mais arrivé sur le mur de revêtement, il s’aperçut qu’il n’y aurait pas moyen d’arriver jusqu’aux jeunes imprudents littéralement affolés par l ‘épouvante.

On eut recours à Joe Vincent qui est toujours l’homme des circonstances désespérées. Joe mit un canot à la disposition de la police.

Un nommé Guillaume Livernois, marchand de fruits au marché Bonsecours, se chargea de la chaloupe et, après des péripéties nombreuses, il parvint à rejoindre les jeunes imprudents et à les ramener sains et saufs sur la terre ferme.

Les enfants ont été reconduits par la police chez leurs parents.

 

La gravure de Joe Vincent, de l’illustrateur Henri Julien, fut reproduite dans L’Opinion publique du 5 août 1875.

Voir aussi cet article sur ce cher Joe Vincent.

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