«Retour aux champs»
Je suis fils de la brise
Qui passe en caressant les fleurs;
Je suis fils du torrent
Qui gémit et qui se brise,
Sur le roc avec des clameurs !
Je suis né du désert,
Du désert sans limite
Où règnent le calme et l’effroi;
Je suis né des forêts
Que la tempête agite,
Des cimes dont l’aigle est le roi !
Mes premières amours,
Douces fleurs des vallées,
N’ont-elles pas été pour vous ?
Pour vous, rocs au front nu,
Forêts échevelées,
Vagues des fleurs en courroux ?
Pour vous charmants oiseaux
Qui semez à l’aurore
Les doux accords de votre voix,
Comme des diamants qu’égrène
Un vent sonore,
Après l’orage sous les bois ?
Il me fallait de l’air,
Le parfum des prairies
Où fleurissent les blancs muguets;
Il me fallait l’espace
Et ces courses chéries
Le long des onduleux guérets !
Il me fallait revoir,
Au milieu de la plaine,
Ou sur le penchant du coteau,
Le laboureur qui rêve
À la moisson prochaine
En ouvrant le sillon nouveau !
Il me fallait l’odeur du foin
Qui se dessèche
Sur le champ où passe la faulx,
L’odeur du trèfle mûr
Que flairent dans la crèche,
En hennissant, les fiers chevaux !
Il me fallait encore
Entendre l’harmonie
Du nid que berce le rameau;
Il me fallait entendre
Encor la voix bénie
Du vieux clocher de mon hameau !
Le May
Le Sorelois, 29 avril 1884.
Il s’agit probablement d’un poème de Pamphile Le May (1837-1918), avocat, bibliothécaire et écrivain, originaire de Lotbinière.
De Le May, nous proposions aussi «La Fauvette et l’Épi», de son ouvrage Fables canadiennes publié en 1882.
La gravure est extraite de L’Opinion publique (Montréal) du 6 juillet 1882.
Merci Jean pour toute ces recherches que vous faites et pour le pur bonheur que cela nous procure.
Serait-il souhaitable, croyez-vous, d’avoir une catégorie «poésie et prose enivrante» ?
Le problème d’un pareil site, qui propose une grande variété d’approches et de sujets, est le classement par catégories et sous-catégories. Si Vous allez dans la colonne de droite, chère Silvana, appelez la section Catégories. Vous verrez qu’elles sont déjà bien nombreuses.
Aussi, pour l’instant, je me limite à «Littérature» avec ce genre de texte.
La catégorie «Ethnologie» devrait être subdivisée aussi. Il s’y trouve, par exemple, tellement de billets sur des phénomènes québécois paranormaux qu’ils devraient avoir leur existence propre. Mais le problème, c’est l’espace dans cette colonne.