À 80 ans, le péril de traverser le lac Saint-Pierre en hiver
Vous vous souvenez, il y a peu, nous avons jeté un œil sur le lac Saint-Pierre en plein hiver, cette mer glacée. Dix kilomètres à franchir d’une rive à l’autre, souvent au grand vent.
L’autre littoral est bien loin. Une personne de grand âge peut y perdre la vie. Le Sorelois du 2 mars 1883 nous le rappelle.
Voici les faits concernant le cadavre trouvé sur la glace du lac St-Pierre la semaine dernière.
Un mendiant, âgé de près de 80 ans, du nom de J.-Bte Lorange, partit mardi le 20 février de St-Thomas de Pierreville en compagnie d’un neveu pour aller mendier du côté nord du fleuve. Rendus à la Rivière-du-Loup [Louiseville], le neveu, qui est un ivrogne, se mit sous l’influence des liqueurs jusqu’au jeudi.
Alors le vieillard se résolut de retourner à St-Thomas vers quatre heures de l’après-midi; le neveu le laissa partir seul et, le lendemain matin, son cadavre était trouvé sur la glace, plus près du côté Sud que du côté Nord, mais celui qui le trouva le transporta à la Rivière-du-Loup [Louiseville] où il fut déposé dans le charnier.
Le lendemain, la famille fit transporter le cadavre à St-Thomas. Le coroner Bondy, qui avait été notifié, se rendit sur les lieux et procéda à l’enquête dont voici le résultat :
Que le dit J.-Bte Lorange, vu son grand âge, est mort d’épuisement à la suite de la fatigue, de la misère et du froid qu’il a souffert dans la traversée du lac St-Pierre dans la nuit du 22 au 23 février.
Contribution à une histoire de la vie de relations autour du lac Saint-Pierre.