Comment des jeunes en 1976 entrevoient l’avenir

En mai 1976, je me procurais un petit livre non paginé, une création des Productions Bourgeon inc., du cégep de Limoilou à Québec, Un monde nouveau…

La réalisation était de Michelle Asselin, Marie Boulanger et Solange St-Hilaire. J’ignore tout de ces trois dames. Peut-être étaient-elles enseignantes au cégep de Limoilou.

Les textes proviennent des étudiant.e.s, dit-on simplement. Peut-être des filles et des gars étudiant en littérature. À lire ce petit ouvrage, il semble qu’on leur ait demandé comment entrevoyez-vous l’avenir.  Extraits.

Plongé dans l’univers de sa chaise berçante, de sa vache et de son foyer, Fred est le gars le plus dégagé sur la terre. Il n’est sans doute pas le seul à être heureux mais il se sent bien. Il a l’impression de vivre et non d’exister. Fred rêve maintenant, et il pense que demain sera une très bonne journée. Il n’a pas la prétention de vouloir tout changer mais quand Fred se lève à cinq heures, il se sent prêt pour aller jusqu’au bout de sa vie…

 

Qui es-tu?

J’étais voyageur.

D’où viens-tu ?

De nulle part…

Tu ne voyages donc plus ?

Je suis arrivé.

Que fais-tu ?

Je cherche…

 

Il faut que tous croient en quelque chose… aient un but car sans espoir il n’y a pas de vie…

L’argent ne serait plus la monnaie d’échange mais la tête et la pensée des hommes.

J’envisage un monde idéal bâti sur la participation active de chacun, sur un dialogue sincère et réaliste. Il y a eu assez de contraintes et d’hypocrisie dans les années antérieures, aujourd’hui les jeunes rêvent et veulent réaliser un monde humain, un monde où chacun peut vivre sa vie librement sans être obligé de mentir pour survivre. Chaque couple devrait fonder son foyer sur une confiance mutuelle, où l’épanouissement de la personnalité des deux apporterait une union complète. Il faudrait abolir le matérialisme pour qu’il cède sa place à un monde de partage, de liberté et d’amour. Pourquoi ne pas essayer d’agrandir ses horizons, connaître les gens qui nous entourent afin d’établir avec eux un e relation humaine, non superficielle, ne pas rester indifférent aux problèmes mondiaux. Si toutes les nations s’unissaient pour former un monde de fraternité, il en résulterait la paix.

 

Nous retournerons dans ce monde,

Notre corps pourrira,

Il retournera à la terre.

 

Liberté que l’on paie assez cher, rien qu’à rêver ;

Image d’un monde nouveau,

Berce nos rêves les plus chers avec ton illusion ;

Essaie de poindre à l’horizon,

Réveille-toi, fais vite.

Tu es notre seul espoir pour l’avenir,

Existeras-tu demain ?

 

Ce serait en fait le mélange de deux mondes : hier et demain.

 

Créer un monde unique.

 

C’est de prendre une tasse de liberté

De se saouler d’air pur

De partir sur une feuille avec l’automne

De revenir sur un flocon de neige

Et de respirer le printemps à plein poumons.

Libres comme des cheveux au vent,

Se laisser flotter tous ensemble

Vivre d’espoirs

D’amis retrouvés.

 

Ce ne sont là que quelques extraits de ce petit ouvrage Un monde nouveau publié au printemps 1976. Si quelqu’un a souvenance de la démarche qui devait mener à cette création, merci de nous en laisser mots.

Notez bien que la page couverture a été changée par le soleil.