Me voilà l’ami d’une Tamia rayée
Tous les vivants sont comme nous, surtout les jeunes, capables de faire des liens, de comprendre des rapports, avant que, comme nous, leur compréhension du monde se fixe, se fige, dans des croyances.
Une soudaine percée dans le tapis glacé pas très loin de la galerie avant, là où vient souffler mon déneigeur, m’intriguait. Présence d’une petite taupe, d’une musaraigne, d’un Condylure étoilé, comment savoir ? Nourrissant mes oiseaux sous le larmier de la galerie, je tends l’œil et aperçois soudain, se montrant la tête, un tamia.
Déjà, le 16 mars, je me réjouissais de l’apparition d’un premier de cette espèce, celui-ci un mâle, alors que maintenant m’est donné une femelle. Et, étonnamment, on dirait bien qu’ils n’ont pas hiberné dans le même lieu. Le mâle, à distance, logeant plutôt près de la galerie arrière, l’observe, mais respecte sa demeure.
Voyons voir maintenant. Avant de poursuivre le remplissage des mangeoires, je pose une poignée de fragments d’arachide près du trou. Rapidement, elle s’en emplit les bajoues, et fait des allers-retours pour mettre les morceaux à l’abri. Le travail terminé, elle me regarde, l’air de demander «Peut-être que vous en auriez d’autres».
Je m’assois sur le rebord de la galerie et, de chiquenaude en chiquenaude, un morceau à la fois, j’y vais d’une pluie lente en sa direction. La tamia observe là où tombe l’objet et va le quérir. À chaque fois, après un certain nombre d’accumulés dans ses joues, elle descend les ranger.
Mais, bientôt, je me dis «Maintenant que nous avons fait connaissance, pourquoi ne viendrait-elle pas les chercher». Et alors, toujours très prudemment, elle s’approche à mes pieds, allant et venant, pour les saisir et se rendre les ranger.
Me voilà l’ami d’une tamia rayée.
P. S. J’ai aussi laissé quelques fragments d’arachide au tamia mâle et lui, plutôt que d’aller les ranger, préfère les manger un à un.
Voici un billet plus développé sur ce tout petit animal, curieux et craintif.
Très belle petite bête , le petit Tamia monte sur moi pour prendre ses arachides , et même sur le bout de mes lèvres ,Très nerveux , mais quand la confiance est acquise , il nous procure de beaux moments .
Gilles Caron
Que c’est beau ! Bravo !
Et Vous avez bien raison.