Salutations du journal La Patrie à un vieux Patriote de 1837-1838
Au Cap Santé, samedi dernier, s’éteignait à l’âge de quatre-vingts ans sieur Jean-François Morissette, citoyen du Cap Santé, bien connu de Québec et des paroisses environnantes.
M. Morissette fut un de ceux qui furent faits prisonniers lors de la révolte de 37-38, parce qu’il avait eu le courage et le patriotisme de défendre les droits si chers des Canadiens-français, leur belle langue et leur foi.
Après quatorze ans d’esclavage à Hobort Tokie (Australie) [il s’agirait de Hobart, la capitale et la ville la plus peuplée de l’État de Tasmanie], ce patriote revint au pays mener la vie d’un citoyen intègre et d’un fervent catholique. Sa mort cause un grand deuil à la paroisse du Cap Santé, qui perd en cet homme honorable un paroissien modèle, et le pays un patriote vaillant.
Ses funérailles ont eu lieu ce matin à l’église du Cap Santé, au milieu d’un grand concours de parents et d’amis.
La Patrie (Montréal), 26 août 1897.
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Le nom de ce Patriote exilé en Australie n’apparaît pas dans la liste que la famille Dumouchel avait fait graver sur le monument montréalais des Patriotes de 1837-1838.
Cela dit, mon ami Pierre-Albert, qui ne cesse de perfectionner ses connaissances sur le sort de nos Patriotes déportés dans les terres australes, m’écrit, quatre jours plus tard, à la lecture de ce billet :
C’est intéressant pour plusieurs raisons. Premièrement, on en avait oublié au moins un.
Deuxièmement, j’apprends donc qu’ils n’étaient pas tous au bagne de Sydney comme l’histoire le dit. Morissette était à Hobart en Tasmanie, donc à Port Arthur obligatoirement. Paraît-il que Sydney était un Club Med comparé à Port Arthur où on enfermait les durs à cuire de… Sydney. So… Jean-François Morissette aurait-il été une tête forte ? Il a passé là 14 ans, 14 ans alors que les autres ont fait 2 ans à Sydney puis ont été graciés.
La photo ci-haut, prise le 9 octobre 2010, montre une partie du «Vieux Chemin» de Cap-Santé, une route qui remonte au Régime français.
Le quatorze ans de captivité est étonnant. Le 2 septembre 1845, il était à Cap-Santé pour épouser Éléonore Fisette.
Ah bon ! Merci de la précision. Il y a une erreur quelque part.