«Des végétaux comme plantes médicinales»
Faut-il attacher foi à ce propos de l’hebdomadaire mascoutain La Tribune du 24 août 1894, d’autant plus qu’il n’y a aucune indication de sources ? Voici ce qu’on y avance.
Les carottes crues tiennent lieu de vermifuge pour les enfants. Le jus de carottes sans cuisson calme la toux chez les enfants. La carotte râpée et appliquée sur les cancers et les dartres douloureuses apaise sensiblement les douleurs. Employées sur les brûlures, les carottes empêchent les cloches de se former. Des infusions de graines de carottes augmentent l’appétit et facilitent la digestion.
Le chou rouge est utilisé pour les inflammations chroniques des poumons en faisant avec le jus de ce chou et du sucre un sirop pectoral. L’eau qui a servi à n’importe quelle variété de chou combat l’enrouement et la toux. Le poireau a les mêmes propriétés que le chou.
La citrouille râpée et appliquée sur les brûlures procure un soulagement rapide. Les graines de citrouille pilée dans un mortier avec du sucre font un excellent vermifuge.
La racine du fraisier est diurétique et astringente. Une décoction de cette plante rend de grands services dans les hémorragies.
Les oignons sont opératifs et diurétiques; cependant, crus, ils sont nuisibles aux tempéraments sanguins et bilieux. L’oignon cuit sous la cendre et mangé à l’huile est un remède contre l’enrouement; l’oignon cuit employé à l’usage externe fait mûrir les clous et les panaris.
Le persil est employé en tisane pour combattre les fièvres intermittentes, etc.
Attacher foi à ces propos ? Avec de minuscules bémols pour certaines utilisations, je vous dirais oui et encore oui… Il est relativement facile de retrouver les mêmes utilisations dans nombres de recueils récents, accompagnées de plus de détails et d’explications sur les composantes biologiques des légumes/plantes nommés ci-haut(et bien d’autres) et les effets particuliers de ces composantes… de même que les posologies, les contre-indications…
C’est un monde passionnant que l’herboristerie et l’utilisation des « aliments » pour traiter les maux du corps… et même de l’esprit par moment ! Encore faut-il jauger, comparer, trouver des sites sérieux… dont les propos se recoupent. Et faire ses propres expériences…
Dans mon cas, j’ai toujours été bien prudent. Ma mère, par exemple, reprenant les propos de l’époque, nous disait de manger des carottes, car les carottes nous donnaient de bons yeux, en santé. Mais elle ne faisait que reprendre le discours de l’époque. Aussi, je demeure bien prudent. Il y a des sorciers dans ce monde-là aussi. Et je me rappelle du courant New Age, si bien parti, mais qui est devenu tellement décevant, mauvaise mélasse, je dirais.
Ah…. Sans vouloir créer de polémique, j’ajouterais que les sorciers ne sont pas toujours ceux qu’on pense(se dessine ici un certain sourire).
Les carottes contiennent de la béta-carotène, antioxydant précurseur de la vitamine A, bien bonne pour la santé des muqueuses, de la peau… et de la rétine(aidant à prévenir la DMLA entre autres). Encore faut-il les manger bios… et crues, le plus possible… Le « discours de l’époque » n’était donc pas faux tout compte fait, mais ne nous donnait aucune explication scientifique sur laquelle se baser pour le croire ou le rejeter.
Que voulez-vous, la vie n’a cessé d’aiguiser ma méfiance à l’égard des apôtres.