Une économie d’éclairage
Peut-être vous souvenez-vous ? Le 3 avril dernier, je racontais que, par souci d’économie, à Longueuil, en 1899, on évitait d’éclairer les rues de la ville les soirs de belle lune.
Mais voilà que je dois me demander aujourd’hui si l’idée de s’éclairer à la lune ne vient pas de Joliette. Cinq ans auparavant, La Gazette de Joliette du 20 décembre 1894 évoque cette manière de faire.
Il y a cent ans, l’éclairage de New York employait moins de deux cents réverbères que, d’ailleurs, on n’allumait pas, lorsque la nuit était pluvieuse, parce qu’alors personne ne sortait.
Cette économie d’éclairage nous fait sourire, comme souriront nos petits neveux lorsqu’ils apprendront que, dans notre temps, la lumière électrique n’était pas allumée les nuits où la lune devait paraître.
À mon dernier voyage en France, nous sommes passés par un village «vert»; Sommepy-Tahure dans le centre de la Région de la Marne. À 23hres, tous les éclairages extérieurs, y compris les domestiques, s’éteignent; pleine lune ou pas. Nous avions soupé chez des amis un soir et nous sommes revenus à l’hôtel en nous repérant avec la silhouette des bâtiments sur le ciel étoilé…C’était magique. Avec notre légère ébriété, nous avons eu beaucoup de plaisir et ce sera pour moi un souvenir impérissable.
J’ai imaginé la chose ici en hiver, un soir de pleine lune justement…
Pourquoi pas, cher Pierre ! Un p’tit coup de lune ! À l’heure où on ne cesse de dire qu’il faut être Verts.
Mais, en même temps, la bête humaine étant ce qu’elle est, le criminalité augmente avec l’obscurité. Je me rappelle que, dans le faubourg Saint-Jean, à Québec, il y a une quarantaine d’années, la Ville avait réussi à faire baisser le taux de crimes nocturnes en augmentant le nombre de lampadaires. Auparavant, la quartier avait la réputation d’être bien mal éclairé. Au grand jour, nous sommes moins bandits.