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Les amphibiens de mon fossé

Nous avons d’abord vécu plusieurs centaines de millions d’années dans la mer. Toute notre vie se passait dans l’eau. Et puis soudain, il poussa des pattes à quelques-uns d’entre nous, des sortes d’appels à la sortie de l’eau. Bientôt, les plus audacieux osèrent s’approcher du rivage et entreprirent, non sans peine, de sortir. Notre album de famille à ce sujet se trouve, tout de pierre, dans les falaises de Miguasha, en Gaspésie. Nous avons donné le nom d’Eusthenopteron foordi à chacun de ces aventuriers.

Mes amphibiens me rappellent ce temps. Le long de mon chemin d’entrée, dans le fossé d’eau fraîche et stagnante, je les aperçois par les temps qui courent, lovés dans leur bulle, se nourrissant du contenu ambiant. Petits foetus, déjà impatients. Bientôt, franchement trop coincés, ils briseront la bulle pour devenir petits nageurs, têtards, queues-de-poêlon. Puis des pattes leur pousseront et, à leur tour, comme nos bien vieux grands-parents, ils entreprendront de sortir. Les amphibiens font en quelques semaines le cheminement que nous avons parcouru en plusieurs millions d’années.

Trois jours plus tard, mes amphibiens se libèrent; on dirait un bouillon

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