Qu’elle peut être belle cette langue française !
Voilà le titre que mon frère Luc donne à ce courriel qu’il m’envoie.
Toute une journée après avoir mangé la casserole de haricots Anasazi, d’un blanc crémeux, tourbillons de cumulus d’un rouge terrien, notre esprit était étonnamment clair, plein d’énergie et d’allant, heureux, le monde aimé nimbé d’une lumière plaisante et courtoise, magnifié de la manière la plus paisible qui soit: nous avons senti l’odeur des chiles qui grillaient à des kilomètres au nord, entendu le bétail loin de la ville, senti la chaleur des bêtes, et longtemps après minuit, renonçant à dormir, nous sommes sortis sous le frêne blanc sans ressentir la fatigue: ciel calme, la lune tel un sucre dans la bouche.
Le monde aimé, Merrill Gilfillan
Bonne journée.
Merci beaucoup, cher frère.