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Cherchez-vous l’origine du spiritisme ?

Un quotidien de Québec prétend l’avoir trouvé. Il explique.

S’il est permis de révoquer en doute les phénomènes dits spirites, il est d’autre part incontestable que le spiritisme compte de nombreux adeptes.

C’est en Amérique que le spiritisme prit naissance. En décembre 1847, raconte M. Gibier, une famille d’origine allemande, la famille Fox, vint s’établir à Hydesville, village du comté de Wayne, dans l’état de New-York. Cette famille se composait du père, de la mère et de deux filles. L’une, Margaret, était âgée de quinze ans ; l’autre, Kate, de douze ans.

Quelques jours après leur installation, des faits étranges se produisirent dans leur maison. On entendit des coups frappés dans les murs, le plancher et les pièces voisines. Parfois, lorsque la famille était réunie pour le repas du soir, il se faisait un grand bruit dans la chambre à coucher des enfants. Chacun accourait au tapage, mais on ne trouvait jamais personne.

Seulement, les meubles étaient renversés sans dessus dessous ou entassés pêle-mêle. Ces meubles, même en présence de la famille, étaient agités d’un mouvement d’oscillation ; on entendait marcher sur le parquet, les jeunes filles sentaient des mains froides se promener sur elles. Fox et sa femme crurent d’abord à quelques facéties des voisins ; mais ils eurent beau exercer la plus stricte surveillance, ils ne purent découvrir les auteurs présumés de ces bruits.

Enfin, à partir de février 1848, la maison était devenue inhabitable ; les nuits se passaient sans sommeil. Cependant la plus jeune des enfants, la petite Kate, voyant que ces bruits ne lui causaient aucun mal, avait fini par se familiariser avec eux. Elle les attribuait au diable, et, par plaisanterie, elle appelait leur auteur M. Pied-Fourchu. Un soir, comme elle s’amusait à faire claquer ses doigts d’une certaine manière, elle dit en riant : « Faites en autant, M. Pied-Fourchu ». Immédiatement, le bruit fut répété.

L’enfant fit doucement quelques mouvements avec son poing et son pouce et, à sa grande surprise, il fut frappé un nombre de coups égal au nombre des mouvements qu’elle avait accomplis silencieusement. La mère, aussi émerveillée que son enfant, dit à l’invisible visiteur : « Compte jusqu’à dix », et dix coups furent frappés.

Plusieurs questions furent posées, auxquelles on répondit fort juste. À la question « Êtes-vous un homme ? », il ne fut rien répondu, mais plusieurs coups nets et rapides furent entendus quand on demanda : « Êtes-vous un esprit ? » ; telle est l’origine de ce spiritisme qui devait bientôt envahir l’Amérique et l’Europe.

 

Le Soleil (Québec), 31 décembre 1897.

Au sujet de l’illustration, il faut savoir qu’à l’été 1977, la revue Québec français demanda au caricaturiste Jacques Hurtubise (1950-2015), cofondateur deux ans plus tard du magazine québécois d’humour Croc, de préparer la maquette de la couverture du numéro 27, à paraître en octobre sur le thème « Folklore du Québec ». Voilà. Une maquette fort réussie.

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