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Du poète français Louis Mercier (1870-1951)

J’aime beaucoup Mercier, qui, comme je vous le disais, chante le vent, le jour, le soleil ou la pluie, et la feuille morte. Il ressemble à nos poètes de ce temps-là, 1903, alors qu’il publie ce texte.

Géorgique

 C’est l’heure du soleil, sereine, ardente et pâle.

Le souple azur des monts tremble d’un air léger;

Une flûte prélude aux lèvres d’un berger,

Lointaine. Le ciel mûr est doré d’un beau hâle.

 

Aux revers d’un coteau latin cher aux cigales,

Entre les oliviers bleuâtres d’un verger

Qu’une fertile mer d’épis vient submerger,

Des moissonneurs font choir les javelles égales.

 

Or, sous le jour qui met la sueur à leur front,

Tandis que, dévorés d’une âpre soif, ils vont,

Sur ses yeux étalant sa main brunie et forte,

 

L’un d’entre eux se redresse, et, le long des cyprès,

Il voit venir, paisible, une femme qui porte

Une cruche dont l’eau fraîche mouille le grès.

 

Louis Mercier, Voix de la terre et du temps, Paris, Calmann-Lévy, 1923, 13e édition, p. 147s.

Ce volume fut un jour propriété de l’École normale Laval, à Québec, puis de l’université Laval, mais le tampon dit qu’il ne l’est plus. On  trouve de ces trésors chez certains bouquinistes.

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