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En leur temps, les poètes québécois étaient tout à fait frères de certains poètes français

Je pense à Louis Mercier (1870-1951), par exemple, et à Henri Ghéon (1875-1944).

De Louis Mercier, le recueil Voix de la terre et du temps, publié en 1903, propose souvent des lignes s’apparentant à celles de certains de nos poètes. Voyez ce court poème :

 

Dégel

 Malgré janvier, le charme des dimanches

Plane dans l’air d’un pur après-midi ;

Le soleil luit dans un ciel engourdi

Et sur l’hiver prend de pâles revanches.

 

Les arbres noirs ont du bleu dans leurs branches ;

On voit tomber de leur front alourdi

Les fleurs d’argent que le givre y pendit,

Et se dissoudre en eau leurs barbes blanches.

 

Mais le soir vient ; en de lointains hameaux

Des chiens aboient et beuglent des troupeaux,

Et les clochers commencent leurs prières.

 

Puis tout se tait. Et du chaume fumant,

Dans les vallons, s’élève doucement

L’âme pensive et lente des chaumières.

 

Louis Mercier, Voix de la terre et du temps, 13e édition, Paris, Éditions Calmann-Lévy, 1923, p. 175s.

Nous y allions d’un billet sur Louis Mercier le 8 août 2017.

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