Skip to content

Le piège du cap à la Roche

Pendant longtemps, les capitaines et les pilotes de navires sur le Saint-Laurent, entre Québec et Montréal, ont craint le cap à la Roche devant la municipalité de Deschaillons. Voici une nouvelle avarie à un navire subie à cet endroit.

Le Cap à la Roche, qui est si justement redouté par les capitaines et les pilotes, est encore responsable d’un accident qui vient de survenir au steamer Crown of Castile, de la Compagnie Reford. Il venait des Indes, avec un plein chargement de sucre et de mélasse, quand, exactement au même endroit où s’échoua le « Grampian », il toucha le fond.

On ne peut encore se prononcer sur le montant des dommages, il faudra pour s’en rendre un compte exact procéder à un minutieux examen qui sera fait par le capitaine Riley.

Le capitaine Smith du Crown of Castile disait hier que samedi à 9.30 heures du soir, tandis que le navire entrait dans le canal de Cap à la Roche, une chose se produisit qui fit trembler le paquebot. Un examen sommaire fut fait, et les pompes furent mises en mouvement, mais apparemment l’eau ne pénétrait pas sérieusement et le navire put continuer sa route, et arriva au port dimanche.

Le capitaine, comme le pilote d’ailleurs, rapporte que la nuit était claire et que le temps était beau, il soufflait seulement une petite brise.

Le steamer est maintenant à la St-Lawrence Sugar Refinery. Le capitaine Riley doit tenir son enquête mercredi.

Cet accident, survenant à peine trois semaines après l’accident survenu au Grampian de la ligne Allan, a produit une profonde sensation dans le monde maritime. La fédération des Armateurs a été presser le Département de la Marine et des Pêcheries d’activer les travaux de dragage en cet endroit dangereux, qui est en quelque sorte la clef du canal entre Québec et Montréal, et il fut décidé, hier, que, en conséquence de ce second accident survenu dans des conditions particulièrement identiques à celui qui l’a précédé, une requête sera incessamment adressée à l’hon. L. P. Brodeur, afin qu’il, prenne des mesures de protection qui rassurent nos navigateurs.

 

La Patrie (Montréal), 31 mai 1910.

La photographie est celle de l’embouchure ensablée de la rivière du Chêne à Leclercville, tout juste en aval de Deschaillons et du cap à la Roche dans le fleuve Saint-Laurent.

On trouvera ici un autre billet sur le cap à la Roche et les problèmes qu’il crée.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS