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Une bouteille arrive à destination

Partie de Terre-Neuve, voilà 12 ans, la bouteille est retrouvée à Donegal, en Irlande. C’est la nouvelle sur le site de la Société de Radio-Canada.

Yvonne, la fille de monsieur Knight, le lanceur aujourd’hui décédé, est heureuse. Elle dit se réjouir «que des petits bouts de son père flottent sur l’eau un peu partout». Père éparpillé.

Mon fils et moi vivons une sorte d’événement semblable. De 1974 à 1976, nous avons lancé quelques 450 bouteilles dans le fleuve Saint-Laurent, au pied du cap, à Québec. L’adresse indiquée au bas de notre message était, à l’époque, le 2897, rue Summerside, à Sainte-Foy. Nous ne sommes plus là. Mais qui voudrait nous rejoindre y arriverait facilement. Par internet, par exemple. Mon fils porte le nom de Sébastien.

Au fil du temps, heureux, nous avons reçu une quarantaine de réponses d’aussi loin que l’archipel Saint-Pierre et Miquelon dans l’Atlantique Nord.

Aucune de nos bouteilles n’a percé la porte du golfe du Saint-Laurent pour s’engager dans la pleine mer, la vraie, fort violente à l’occasion. Nous croyons cependant, sans preuve bien sûr, que certaines y sont arrivées.

Qu’en est-il survenu ? D’abord, c’est certain, le Gulf Stream les attendait pour les entraîner vers le Nord, certaines s’étant assurément englacées tout en Haut. Mais qui peut dire que d’autres ont pu par la suite rebrousser vers une eau plus chaude et allant, par hasard, s’arrêter sur une plage franchement inaccessible, protégées d’un rocher. Ou plutôt simplement s’offrir, posées calmement, depuis bien longtemps, à la vue de qui passera un jour.

Ce jour-là, nous vous livrerons le message de quatre pages s’y trouvant, s’adressant précisément à cette personne que nous ne pouvons maintenant connaître, bien sûr. Si je ne suis plus d’ici, mon fils, ou un de mes petits-enfants à qui ça aura été raconté, aura d’abord salué cette personne pour nous deux et puis vous fera part de ce propos qui aura si longtemps dérivé, battu par les éléments, avant que d’être accueilli.

 

La photographie apparaît sur le site de cette nouvelle de Radio-Canada.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Bonjour, votre texte m’en a inspiré un autre, que je viens de publier ici:

    https://remolino.qc.ca/2017/01/07/les-blogues-comme-des-bouteilles-a-la-mer/

    Il a déjà suscité quelques commentaires. Je vous signale celui de Benoît Melançon, au bas du texte, qui permet de découvrir une autre histoire de bouteille à la mer, particulièrement fascinante.

    7 janvier 2017
  2. Jean Provencher #

    Merci beaucoup, cher Clément. Je vais aller voir ça.
    Très belle journée.

    * * *

    C’est bien vrai, Clément, ce que tu racontes sur la vie de blogueur et nos messages partis dans l’univers. Je vis aussi des histoires semblables, du genre quelqu’un rebondit après plusieurs mois, quelques années même sur un de tes messages. Et c’est une belle joie pour nous, en effet. Je ne suis pas FB, donc là je ne connais pas, mais je crois, en effet, que la mémoire dans FB n’existe pas comme dans un blogue.

    Fascinant ce que nous raconte Benoît Mélançon ! J’aime que nous nourrissions cette démarche sous plusieurs angles. Il y a autre chose que la culture de la déprime en ce monde.

    7 janvier 2017

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