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Avec sa lunette d’approche sur les bords du Saint-Laurent

eclipse de lune

En ce jour d’éclipse totale de lune, je ne peux m’empêcher de penser à ce cher Henry Muchemore. On ne sait à peu près rien de lui sinon qu’il habite rue du Sault-au-Matelot, à la basse-ville de Québec, en bordure du fleuve, et qu’il exerce le métier de maître voilier au moment de son décès en 1848.

Accompagnons le notaire qui entre alors dans sa résidence pour inventorier ses biens. Rapidement, nous nous rendons compte par ce qu’il laisse de la variété de ses activités qui le rendent attachant.

Dans L’Histoire du Vieux-Québec à travers son patrimoine, publication réalisée par la Commission de la capitale nationale du Québec et parue aux Publications du Québec en 2007, j’écris :

Comme les autres artisans, il détient un jeu d’outils original, propre au métier qu’il exerce. Il fait d’abord ses calculs et dessine ses voiles sur une très grande table. Ses deux plumes d’oie, son encrier, ses plans et devis placés dans des casiers de rangement, sa règle, son papier à dessin et ses caractères d’impression sont à portée de main. Tout son talent réside dans la manière d’agencer et de coudre les diverses longueurs de tissu, de façon que la voile du bateau déployée au vent forme un ventre, sans aucun point faible qui la ferait se déchirer sous la pression.

Et Muchemore, bon vivant, se garde du temps à lui. Il joue de la flûte, de l’accordéon et du concertina, petit instrument à anche et à soufflet voisin de l’accordéon. Sa canne à pêche, dans le coin, permet de penser qu’il se rend de temps à autre sur les quais et taquine le poisson qui s’aventure en bordure. Il a le cœur joyeux quand le pont prend à la glace fine devant Québec; il sort alors ses patins. Et les soirs de belle nuit, avec sa lunette d’approche, la tête dans les étoiles, il aime se demander s’il y a âme qui vive dans ces mondes si lointains ou cherche simplement à reconnaître le visage de l’homme dans la Lune.

Cher Henry.

Je profite de l’occasion que me fournit Henry pour remercier le grand nombre de personnes qui ont collaboré à cet ouvrage sur le Vieux-Québec, en particulier Denis Angers, Frédéric Smith, Nicolas Giroux, Louise Côté, Robert Gauvin, Éric Turcotte, Marie-Claude Belley, Barbara Salomon de Friedberg, Pierre Lahoud, Dominique Johnson et le photographe Paul Dionne.

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