Le mystère de la maison des Hollis
Il a fallu des enfants curieux pour trouver l’explication. Le quotidien La Patrie du 13 septembre 1897 raconte.
Croquemitaine a cessé de faire peur aux enfants.
Les maisons hantées sont devenues le cauchemar de certains journalistes en quête de nouvelles. Il leur faut à ces reporters une sensation quelconque à servir tous les jours à leur 53,400 lecteurs. Sans cela pas d’affaires ! Coûte que coûte, il faut du surnaturel, quelque chose qui sorte de l’ordinaire et qui émerveille la population de nos villes et de nos campagnes.
Très crédules du reste, ils gobent tout ce que les malins veulent bien leur raconter.
Après la maison hantée de madame Descarries, où les esprits soupiraient leurs complaintes lugubres, alors qu’il ne s’agissait seulement que d’un vide dans certains conduits de gaz ou d’eau, on a inventé les revenants à la maison occupée par la famille Hollis, 2680, rue Ste-Catherine.
Fantômes défilant silencieusement et toujours insaisissables, plaintes, soupirs, jetés dans le silence de la nuit, bruits sinistres remplissant d’horreur les habitants de la maison, rien ne manquait à la mise en scène.
Et l’on était à créer, tout comme dans les séances d’hypnotisme; c’est l’esprit ! Voici l’esprit !
Or, hier, l’esprit a voulu faire des siennes; à un moment donné, on entendit à nouveau le bruit qui avait déjà causé un émoi considérable. Des enfants qui se trouvaient auprès d’une large cheminée remarquèrent que le bruit venait de cette cheminée.
Poussés par la curiosité, ils s’aventurèrent à regarder et c’est alors qu’ils virent un hibou qui avait choisi cet endroit pour sa demeure, réussit à atteindre l’ouverture de la cheminée et se laisser retomber à nouveau ébloui de la clarté du jour, des rayons éblouissants du soleil
Le mystère était éclairci. C’était le pauvre hibou qui en voulant regagné sa liberté avait causé tant de trouble et de crainte.