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Le cèdre porteur

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Au Québec, on appelle cèdre le Thuya occidental (Thuja occidentalis, White Cedar). M’inspirant de ce qu’en dit Marie-Victorin dans Flore laurentienne (1964), on appelle aussi «balai» cet arbre utilisé pour la construction des quais et la fabrication des pièces de fondation, des poutres, des clôtures, des poteaux télégraphiques et des bardeaux. Dans nos campagnes, c’est le bois de four par excellence et, avant l’invention des allumettes chimiques, des aiguillettes de cèdre jouaient le rôle d’allumeuses. Très employées dans la médecine populaire, ses branches ont aussi servi à faire des balais.

Dans mon ouvrage Les Quatre Saisons dans la vallée du Saint-Laurent, j’écris à ce sujet :

Bien qu’il s’en trouve parfois faits de branches de sapin, les meilleurs balais sont de cèdre. «Un balai de cèdre ne soulève pas la poussière et sent la forêt». Le voyageur Pehr Kalm note, en 1749, qu’on emploie le cèdre, «parce que ses aiguilles très serrées et ses branches en font un instrument commode». Pour fabriquer un balai, on enserre d’abord les branches avec une corde. On cherche ensuite à y faire entrer le bout pointu d’un manche, toujours le même, qui sert de fois en fois. Il faut prendre soin de bien l’enfoncer, de peur de se retrouver le manche à la main, le balai plus loin. Puis on écrase avec un maillet le bout des branchettes pour les rendre chevelues et souples. La fabrication et la vente de balais constituent une source de revenu pour des familles vivant à proximité des villes. Ainsi les Hurons de Lorette et les habitants du «Carpharnüm», un faubourg de Charlesbourg, se présentent toutes les semaines aux marchés de Québec avec un lot de balais à vendre.

Je n’ai qu’un seul cèdre sur mon grand terrain, qui vit à l’est, tout à côté du lilas que je lui ai planté comme ami, et là où aiment vivre les Satyres ocellés. Un cadeau de mon ami Christiane lors d’un de ses passages, il y a bien dix ans au moins.

Et puis il me semble avoir déjà écrit que les arbres et les arbustes aiment qu’on leur parle et qu’on les touche. À chacune de mes venues chez moi, marchant mon terrain, je ne manque jamais d’aller passer mes mains dans les palmes de ce cèdre et de lui parler avec douceur. Sa couleur me dit qu’il en est fort heureux.

Par les temps qui courent, l’automne s’annonçant pour bientôt, on dirait bien que les arbres l’entourant lui confient leurs premières feuilles. J’aime cette solidarité, dirait-on.

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