Les éloges pleuvent sur Québec
On arriverait à remplir un plein volume sur ce qu’on a dit des beautés de la ville de Québec et des environs. On a beaucoup chanté Québec.
Familier de ce site interactif, peut-être vous souvenez-vous de cette «montagne de beauté» du journaliste Ulric Barthe ? De ce voyageur aussi dans une lettre à son ami ? Ici, il s’agit d’un certain F. Moffet, dont j’ignore tout sinon qu’il habite au Québec. L’auteur y va sans nuances.
De tous ces lieux que les Européens viennent visiter en Amérique et que les Américains vont visiter en Europe, nul n’égale en beautés historiques, en grandeur émouvante, en coups d’œil saisissants, en souvenirs historiques ineffaçables et empoignants [sic] que la bonne vieille ville de Québec et ses environs enchanteurs jusqu’à quinze et vingt milles à la ronde.
Port immense où toutes les flottes du monde pourraient se réunir, et ville exceptionnelle, ayant tous les caractères d’une vieille ville de province en France, aux rues étroites et maisons à toits pointus, qui aurait été transportée sur le sol fécond d’Amérique, qui lui apporte tous les ans une rénovation et un aspect plus jeune et plus moderne.
Pour avoir une impression exacte de Québec et de ses campagnes enchanteresses, il faut y arriver par eau. C’est du fleuve St-Laurent, sur les paquebots transatlantiques de la compagnie du Pacifique, ou sur les palais flottants de la compagnie de navigation Richelieu et Ontario, que l’on a la vue la plus frappante et la plus réelle de cette ville unique.
Que l’on y arrive par le bas ou par le haut du St-Laurent, les rives de ce fleuve majestueux sont hautes, vallonneuses, escarpées par endroits, ayant de belles et riches paroisses, aux habitations proprettes, blanchies à la chaux, s ‘échelonnant sur la falaise de chaque côté du fleuve, avec de temps à autre l’apparition d’une église au clocher élancé, portant gaillardement au sommet de la croix le coq gaulois, et renvoyant sur toute la campagne les rayons du soleil qui viennent frapper le fer-blanc brillant dont il est fait, et qui recouvre aussi le clocher et le toit de l’église.
À mesure que l’on s’approche de Québec, la falaise s’élève graduellement et, tout à coup, apparaît le haut promontoire où l’on a juché la citadelle, puis, toujours sur la montagne, l’Université Laval, le Château Frontenac, le rempart où l’on conserve religieusement les vieux canons de deux cents ans passés, derrière lesquels on aperçoit la Basilique, et l’Hôtel des postes et les principaux édifices de la haute-ville.
En face, s’élève la ville progressive de Lévis, puis la coquette île d’Orléans. Au loin se déroule la falaise de Beauport et la côte Beaupré, dont on voit la rangée de riches habitations agricoles s’étendre presque jusqu’au sanctuaire renommé de la Bonne Sainte-Anne.
Tout cela est beau, grand et impressionnant, car la nature a jeté en ces endroits ses plus riches trésors et ses plus merveilleuses beautés. Ce n’est pas mon sentiment que j’exprime, c’est celui d’Américains et d’Européens avec lesquels j’ai fait le voyage de Montréal à Québec sur le magnifique bateau de la compagnie du Richelieu.
La photo du haut est un aperçu de la rue Sous-le-Cap. Celle du bas — la Citadelle vue de la Terrasse — est le troisième de couverture de l’ouvrage Québec vu par… Livernois, Vallée, Notman, Leggo, Henderson, Ellisson, Musée du Québec, janvier /février 1969, Ministère des Affaires culturelles, Québec.