«L’air du temps»
«C’est l’été !» Dans la rue, tout le monde s’aborde par ces mots et un bon sourire satisfait.
La saison nouvelle est toujours bienvenue. N’avons-nous pas applaudi la bordée de neige de la Sainte-Catherine ?
Les rêves d’éternels printemps ne sont que des imaginations maladives. Le sage et le fort acceptent l’ordre de la nature et goûtent sous toutes les lunes la joie de vivre.
Hâtons-nous toutefois de jouir des prémices du renouveau, car les douceurs d’avril, comme les roses de mai, ne durent souvent que l’espace d’un matin !
* * *
Soixante et un degrés de chaleur ! Ouf !
Il y a beau temps que Montréal a vu une température aussi élevée. Un chaud vent du sud nous a en effet apporté un avant-goût de l’été ce matin, et le thermomètre a fait un bond de vingt degrés, sautant de 41 [5 degrés Celsius] à 61 [16 degrés Celsius].
Une autre signe d’été : les vendeurs de crème à la glace ambulants ont fait leur apparition.
Un d’entre eux a eu l’audace de s’installer sous les fenêtres de l’hôtel-de-ville, ce matin, sans souci de la colère de M. Bienvenu, le percepteur des licences, qui est bien résolu à appliquer cette année le règlement prohibant ce commerce et qui viendra en force au 1er mai.
La Patrie, 15 avril 1908.
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