Skip to content

Vivement, gagnons Mont-Joli !

recolte de patates mont joli 1949Apparence que les gens de Mont-Joli, aujourd’hui une communauté de plus de 6 500 habitants dans le Bas-du-Fleuve, sont très recevants, en particulier en hiver. Le correspondant du Progrès du Golfe du 2 mars 1906 le déclare bien franchement.

Les gens de Mont-Joli savent vraiment bien s’amuser en famille. À tour de rôle, ils se donnent une soirée intime, où il y a jeu de cartes, musique, chant, discours et déclamation, le tout royalement et dignement clos par un réveillon des plus délicats préparé avec soin par la maîtresse de céans.

Votre correspondant a eu le plaisir d’assister à trois de ces parties intimes, chez M. Alfred Bégin, Arthur Bernier, Adhémar Roy, tous conducteurs sur l’I. C. R. [la compagnie de chemin de fer Intercolonial Railway], qui se sont multipliés, rivalisant d’amabilité et de prévenance pour faire goûter à leurs hôtes tout le charme de cette hospitalité vraiment canadienne-française.

Les heureux invités garderont bon souvenir de ces fêtes, car tous méritent des félicitations pour la manière irréprochable avec laquelle ils ont fait les choses.

Et nous ne pouvons que revenir à ce constat du géographe Pierre Deffontaines, dans son livre L’homme et l’hiver au Canada (Gallimard et Éditions universitaires, Laval, 1957, p. 225) :

C’est peut-être aussi l’hiver qui a gardé au pays son originalité; pendant cette saison d’isolement, de vie recluse, les Canadiens français, protégés de tout contact avec d’autres peuples, notamment les Anglos-Saxons, qui les enserrent et même les submergent presque, durant les autres saisons, vivent l’hiver repliés sur eux-mêmes et sur leurs traditions. Cet hiver constitua comme un bastion pour le vieux fond français; alors on n’entend plus parler que la vieille langue; les fêtes et les longues veillées maintiennent le souvenir de l’ancien folklore; c’est un peu à cause de l’hiver que la devise «je me souviens» est demeurée réalité et que la culture française a pu rester agrippée aux rives du Saint-Laurent, bien qu’elle ne fût représentée que par une minorité qui logiquement aurait dû disparaître; le rude hiver lui vint en aide; la survivance française a trouvé son appui dans les neiges et les froids.

 

La photographie ci-haut de la récolte de patates chez Lauradin Ross à Mont-Joli en 1949 fut prise par Omer Beaudoin en 1949. Elle est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds ministère de la Culture et des Communications, Office du film du Québec, Documents iconographiques, cote : E6, S7, SS1, P73671.

No comments yet

Publier un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Vous pouvez utiliser des balises HTML de base dans votre commentaire.

S'abonner aux commentaires via RSS