Raquettes et souliers sauvages
Quand les missionnaires français arrivent de France à compter de 1616, ils ne connaissent pas la raquette pour marcher sur la neige, non plus que le «soulier sauvage» qui l’accompagne.
Ici, Le Sorelois du 16 mars 1886 nous propose les impressions du jésuite Paul Le Jeune à ce sujet.
Le Père Lejeune, Jésuite, nous donne dans ses relations (3 décembre 1633) les informations suivantes se rapportant aux raquettes et aux souliers de Sauvages à cette époque. Il nous dit :
«Le 3 décembre (1633), nous commençâmes à changer de chaussures et à nous servir de raquettes; quand je vins à mettre ces grands patins tout plats à mes pieds, je m’imaginai qu’à tout coup je donnerais du nez dans la neige, mais l’expérience m’a fait voir que Dieu pourvoit commodément toutes les nations des choses qui leur sont nécessaires : je marche fort librement avec ces raquettes. Pour les Sauvages, cela ne les empêche ni de sauter comme des daims ni de courir comme des cerfs.»
Il ajoute :
«Les Sauvages font des souliers de peau d’élan pour s’en servir pour ces raquettes. Ils n’ont pas l’invention de durcir ou de tanner le cuir, aussi n’en sont-ils que faire. L’été, les Sauvages vont pieds nus; l’hiver il faut que les souliers soient d’une peau maniable, autrement ils gâteraient leurs raquettes. Ils font ces dernières larges et fort amples pour les garnir de nippes ou de vieux haillons. Si nous avions quelques peaux de France, un peu plus douces que les grosses empeignes de vaches, cela nous ferait un grand bien, car les souliers des Sauvages boivent comme éponge.»
La photographie ci-haut d’une demoiselle chaussant l’une de ses raquettes se trouve à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds James Thompson, cote : P 254 N275-55. Il s’agirait d’une photo d’Ellison & Son.
