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Vous vous apprêtez à entailler ?

entaillage

Sous le titre Avis opportuns aux fabricants de sucre d’érable, voici de bons conseils du journal Le Progrès du Golfe, du 31 mars 1905.

Commençons par traiter de l’entaillure qui est le premier et le plus important travail. Il faut faire un trou d’une profondeur de 1 ½ à 2 pouces avec une mèche pointue d’un diamètre de 7/16 pouces, vu que c’est par cette méthode que l’on ouvre le plus de fibres sans endommager l’arbre. Il faut éviter l’emploi de tout instrument qui fait fendiller l’écorce. De plus, apportez le plus grand soin lorsque vous retirez la mèche : la seule manière (pour ne pas briser l’écorce) est de la tourner au lieu de la tirer. De la sorte, l’entaille disparaîtra dans le cours de l’année. […]

Le second point important est de couvrir les baquets ou les chaudières. Un couvercle parfait doit protéger le contenu du récipient de la pluie, de la neige, des feuilles, de la poussière; il doit être fixé de façon à n’être pas enlevé par le vent et avoir une ouverture pour la ventilation sans quoi la sève sera parfois surchauffée par le soleil.

Ce couvercle ne doit pas être une cause de retard quand il s’agit de vider la chaudière; il doit être durable, protégé contre la rouille, et ne pas être encombrant. La sève perd beaucoup par le contact d’un ustensile malpropre ou en séjournant trop longtemps dans un vase même bien nettoyé. Si les récipients sont de bois, il faut qu’ils soient bien peinturés.

Il faut opérer avec une petite quantité de sève, parce que si on attend d’en avoir beaucoup, elle perdra son goût pendant l’intervalle. Filtrez l’eau; puis filtrez le sirop quand il est à la densité voulu, c’est-à-dire lorsqu’il pèse environ 13 livres le gallon impérial [un gallon impérial vaut 4, 5 litres].

Il faut de temps à autre retirer le sirop du feu parce qu’une ébullition non interrompue le fait noircir, et lui enlève son goût fin. […]

Il faut que les bidons ou les bouteilles soient entièrement remplis et que l’on en chasse l’air avant de les cacheter, si l’on veut que le sirop se conserve.

 

La photographie de l’entaillage des érables dans une érablière des Cantons de l’est vers 1930 est déposée à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Québec, Fonds de L’Action catholique, Dossiers de documentation du journal, Documents iconographique, cote : P428, S3, SS1, D19, P35.

10 commentaires Publier un commentaire
  1. René-Claude Senécal #

    Quelle belle photo vous avez partagée.

    Je m’apprête justement à entailler pour la première fois un érable centenaire qui se trouve tout près de notre maison. Un vénérable. Et je tiendrai compte de ces conseils judicieux de nos ancêtres que vous nous rapportez aujourd’hui.

    25 mars 2015
  2. Jean Provencher #

    Bon travail ! Et bon succès ! Bon sirop donc !

    25 mars 2015
  3. Silvana #

    Quel délice de lire avec quelle minutie on doit accomplir ce geste. On y sent le geste fait par amour et avec respect.

    Dire que nos brillants stratèges et gestionnaires d’aujourd’hui croient avoir inventé le «défi de l’excellence» !

    25 mars 2015
  4. Jean Provencher #

    Les techniques ont changé dans plusieurs domaines. Mais il y a de ces moments, en effet, où, à consulter la presse ancienne, on se dit qu’aujourd’hui,nous aurions intérêt à être souvent moins prétentieux.

    25 mars 2015
  5. Yan Laplante #

    C’est bizare de voir l’homme qui entaille et qu’il n’y a plus de neige au sol !
    Les méthodes ont bien changer depuis avec les tubulures.

    26 mars 2015
  6. Jean Provencher #

    Il faut sans doute comprendre que l’homme était là à poser pour un reportage quelconque. Souvent, dans ces images, il faut questionner le moment, en effet.

    26 mars 2015
  7. Mario Gervais #

    Je n’y connais pas grand-chose, mais j’ai souvenance qu’à l’occasion, il arrive qu’une entaille cesse de couler… C’est comme si elle séchait à l’intérieur de l’érable, qu’elle se cicatrisait. Pas toutes les entailles, mais certaines…

    Il faut alors ressortir mèche et vilebrequin, enlever le chalumeau, et « repasser » délicatement ces arbres taris afin d’en raviver la blessure qu’est l’entaille pour qu’elle donne à nouveau de l’eau.

    Cela peut se produire lorsque les érables ont été entaillés tôt en saison et que les températures redeviennent froides pour une certaine période de temps… Cela se produit également lorsque la saison des sucres tire à sa fin… c’est à dire lorsqu’il ne reste plus de neige au sol… comme sur cette belle photo !

    Cette réalité est connue des acériculteurs qui ont utilisé les bonnes vieilles chaudières. Sans doute est-il plus difficile pour les « sucriers » modernes, récoltant grâce à de la tubulure, de constater qu’une entaille en particulier s’est desséchée et a cessé de produire ce délicat liquide sucré qu’est l’eau d’érable…

    Voilà mon petit grain de sucre… Bonne saison des sucres à toutes et tous …! ;-)

    Mario

    28 mars 2015
  8. Jean Provencher #

    Merci, bien cher Mario.

    28 mars 2015
  9. Lucie #

    Bonjour , j’aimerais savoir, quand faut il enlever le chalumeau de l’érable ? est-ce-qu’il y a un temps ? Merci de bien vouloir me renseigner .LC

    18 avril 2015
  10. Jean Provencher #

    Lançons l’appel à tous. Mais j’ai l’impression qu’on peut l’enlever sitôt que la sève ne coule plus.

    18 avril 2015

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