Et vint un mendiant
Ce Dindon sauvage avait marché toute l’allée, à partir de la route, pour gagner la cour. Il avait triste allure avec ses toques de bardane ça et là. La faim le tenaillait peut-être, car il picorait le peu d’espace dénudé laissé par le souffleur. De guerre lasse, ne trouvant rien à manger, il s’est rendu devant la grange effondrée constater les dégâts. Et là, immobile pendant une bonne quinzaine de minutes, on aurait bien dit qu’il méditait. À moins qu’il aimait le soleil lui réchauffant le dos.
Et il est reparti comme il est venu, vagabond.
Je l’aurais volontiers accueilli plus longtemps.
Parfois il me semble que certains connaissent des vies insupportables.
D’autres fois, je me dis que les bêtes savent reconnaître ce lieu comme en étant un d’accueil.
Quelle scène magnifique et touchante à la fois.
Merci M. Provencher pour ces photos et votre sensibilité.
René-Claude Senécal
Je vous en prie, Monsieur Senécal. Les bêtes nous mettent les mots dans la bouche. Elles sont des miroirs.
« D’autres fois, je me dis que les bêtes savent reconnaître ce lieu comme en étant un d’accueil. » J’ai bien envie de le croire, et pas juste un peu !