Le triomphe des blondes
En 1900, la publicité dit que chez Morgan, rue Sainte-Catherine à Montréal, édifice construit au coût de 325 000$, est le plus beau magasin à rayons en Amérique du Nord. Deux ans plus tard, pour se donner encore plus de «classe», on demande au personnel, essentiellement féminin, de porter un vêtement de même couleur. Sous le titre «Le triomphe des blondes», le journal La Patrie rapporte ce fait le 2 avril 1902.
Les demoiselles de magasin de chez Morgan sont, à partir d’aujourd’hui, à l’instar de feue madame «Malbrouk», dont le mari s’en fut à la guerre, tout de noir habillées. Il ne s’agit pas ici d’un deuil public, mais bien plutôt d’un règlement qui arrive à son heure. Les chefs de département ont décidé d’obtenir l’uniformité du coup d’œil partout et la distinction de la tenue.
Le noir sied aux blondes au teint de lys et ces dernières n’ont pas trop murmuré contre la dureté de cette loi. Cet été, ce sera la revanche des brunes, sœurs des Andalouses qu’on chante dans les sérénades et les boléros, alors que la blouse immaculément blanche sera de stricte rigueur.
On trouvera l’illustration sur le site suivant : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/massic/accueil.htm, au descripteur «Magasins».