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Il y aurait une histoire à écrire sur les refuges de nuit à Montréal

Voici ce qui semble, dirait-on, un nouveau d’entre eux.

Cent deux malheureux sans asile ont béni le ciel hier soir, de rencontrer sur leur route le Refuge de Nuit.

Par ces longues nuits de froid cruel, il est consolant de voir que la charité s’occupe des victimes de la fortune et de songer qu’il n’y a personne qui pleure de froid ou de faim.

L’asile portant le numéro 1517A, rue Notre-Dame, et portant depuis hier, à sa porte, un puissant fanal qui invite les malheureux, est maintenant connu de tous les indigents, et Montréal doit se féliciter de cette fondation philanthropique qui mettra fin à bien  des crimes.

Personne en effet ne s’est encore avisé d’élever la voix contre cette institution. Tous l’encouragent, au contraire, et, ce matin encore, les charitables directeurs du Refuge ont dû éprouver une joie bien légitime au reçu des félicitations que leur adressait le Club Central Ouvrier.

Le public voit aussi d’un œil tout à fait favorable cette maison de refuge et, grâce à sa bienfaisance, la porte de l’asile n’a jamais été fermée à aucun des milliers de pauvres vagabonds qui sont venus demander à se reposer ou à manger. Quatre-vingt-deux lits sont déjà installés et, du train que vont les choses, le dortoir sera avant longtemps terminé.

 

La Presse (Montréal), 12 janvier 1899.

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