Napoléon Legendre sur la mousse
Savez-vous qu’aujourd’hui, dans les travaux en éthologie, on porte attention aux algues, aux champignons, aux lichens et aux mousses.
La mousse ne réclame qu’humidité et s’assure du reste.
Déjà, à Québec, il y a plus de 100 ans, l’écrivain et journaliste Napoléon Legendre (1841-1907) s’y intéresse dans un texte intitulé « Au jour le jour, La vie », qui fait la une d’un quotidien de Québec.
Lorsque, dans la forêt, le vent ou l’âge couche un grand chêne, l’arbre puissant tombe en se creusant un sillon sur le sol. C’est une vie qui se termine ; mais, presqu’aussitôt, une autre vie envahit le colosse tombé. La mousse élève sur lui ses chevelures de végétations persistantes ; son bois s’attendrit et se dissout sous l’action de l’humidité et de la fermentation. […] Tout le problème est contenu dans le brin de mousse verte qui épuise, en grandissant et en se multipliant, le chêne robuste auquel il s’est attaché.
Napoléon Legendre, « Au jour le jour, La vie », Le Soleil (Québec), 27 octobre 1897.