Bonne nouvelle : revoici la comète de Halley
La comète de Halley va bientôt faire, pour le profane, son apparition dans le firmament.
La première nouvelle de sa venue nous a été fournie par l’astronome Wolf, de Heidelberg (Allemagne), dont des photographies du 11 septembre dernier signalait la présence de cette fameuse comète.
Depuis lors, la comète s’est approchée de la terre et maintenant est visible au moyen de tout petits télescopes. Elle n’a pas encore de queue.
Au début du mois de mars prochain, la comète se couchera trois heures après le soleil et il se peut qu’elle ne soit pas alors assez brillante pour attirer l’attention de tout le monde. Puis son éclat se trouvera perdu dans les rayons du soleil, jusque vers la fin d’avril et les observateurs devront pour l’apercevoir s’y prendre avant le lever du soleil.
Le 19 mai, à 2 heures du matin, la comète passera devant le disque du soleil. Puis on la verra très distinctement à la fin de mai, mais personne ne peut dire si elle sera très brillante ou non.
Si sa queue atteignait une longueur de quinze millions de milles, la terre la traverserait. On s’est déjà demandé ce qui en pourrait bien résulter. On prétendait que nous serions tous empoisonnés par différents gaz : rien de cela ne paraît fondé.
Le professeur Fowler du « Royal College of Science », d’Angleterre, déclare que les comètes sont en réalité des phénomènes astronomiques communs, et que depuis trente ans, on n’en a pas découvert moins de 150, mais il convient d’ajouter que la plupart de ces comètes n’étaient visibles qu’à l’aide de puissants télescopes.
La dernière comète d’éclat remarquable fut la grande comète de 1882. Le corps principal était 8,000 fois plus gros que le soleil, mais sa masse, comme celle des autres comètes, était trop faible pour pouvoir être mesurée avec les moyens à notre disposition.
Quand la comète de Halley fit sa précédente apparition en 1835, on put la voir à l’œil nu pendant plusieurs semaines avant son périhélie, elle avait une queue d’environ 30 degrés de longueur ; après son périhélie, cette queue disparut.
D’après le savant astronome anglais, si nous traversons la queue de la comète, au mois de mai, le plus que nous puissions craindre, c’est une pluie d’ét0iles filantes, il croit plutôt à une aurore boréale.
La Patrie (Montréal), 11 janvier 1910.