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Les Mages à la crèche (6 janvier)

Le nom qui est imposé à cette solennité en exprime l’objet. « Epiphania » en grec veut dire apparition. Il s’agit de la manifestation de Jésus-Christ aux Gentils et particulièrement aux mages. La fête de l’Église qui rappelle cet événement est, vulgairement appelée « Jour des Rois ».

Dans la primitive Église, les deux fêtes de Noël et de l’Épiphanie furent confondues en une seule sous la dénomination grecque de « Théophanie », manifestation de la divinité. La naissance du divin Messie, sa manifestation d’abord aux bergers, puis aux sages de l’Orient sont, en effet, une apparition de Dieu aux hommes, sous des traits fragiles et mortels. […]

L’Épiphanie solennisée au 6 du mois de janvier célèbre en ce jour d’une manière particulière le mémorial de l’adoration des Mages qu’une étoile miraculeuse conduisit à la crèche de Bethléem. […]

L’Épiphanie a toujours été comptée, au sentiment des liturgistes les plus érudits, parmi les grandes solennités de l’année.

Les événements relatifs à l’Épiphanie ont donné lieu a beaucoup de questions qui ont exercé l’esprit des érudits.

Qu’était l’étoile qui apparut aux Mages ? Qu’étaient les Mages eux-mêmes ? Ce sont là les principales. Saint Chrysostôme pense que c’était un ange revêtu de la forme d’une étoile. Selon Guillaume Durand, l’opinion de plusieurs est que c’était le Saint Esprit lui-même qui se montra, pendant le baptême de Notre Seigneur, en forme de colombe. Selon d’autres, c’était un météore suscité de Dieu pour avertir les Mages.

Saint Léon, dans son 36e sermon sur l’Épiphanie, dit que les Mages étaient au nombre de trois, car l’évangéliste se contente de dire « Ecce Magi ». Cette opinion est très généralement reçue dans l’Église.

On les connaît même par leurs noms de Melchior, Balthasar et Gaspard. Ce n’est cependant qu’au XIIe siècle qu’on les trouve ainsi nommés. […] Les Mages étaient-ils bien des rois ? Il y a ici encore une incertitude. Les Perses donnaient le nom de Mages aux philosophes et aux savants. La prophétie : « Reges Tharsis et insulae, munera afferent : reges Arabum et Saba dona adducent » a donné lieu de penser que les Mages étaient des rois.

À Rome, quatorze coups de canons, tirés au fort Saint-Ange, en même temps que l’on arbore les bannières pontificales, saluent l’aurore de la fête de l’Épiphanie.

Le pape tient chapelle, à dix heures et demie, au Vatican, avec le même cérémonial qu’au 1er janvier. La messe est célébrée par un cardinal évêque et le sermon latin prononcé par le procureur général des Servites de Marie. L’indulgence concédée aux assistants est de trente ans et trente quarantaines.

 

La Patrie (Montréal), 5 janvier 1905.

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