L’épervière orangée, mal aimée d’un chroniqueur agricole
Une fois la semaine, dans le quotidien montréalais Le Canada, un chroniqueur agricole qui signe simplement Glaneur, habitant Sainte-Adèle dans le nord de Montréal, répond aux questions des lecteurs.
L’un de ces derniers de Saint-Éphrem de Tring, en Beauce, lui fait parvenir la fleur de l’Épervière orangée et y ajoute ces propos : Nous avons depuis deux ans une mauvaise herbe qui fait beaucoup de ravage. Nous serions tentés de cultiver cette herbe tant la fleur est belle, mais elle est funeste. Partout où elle existe, il ne pousse plus rien, elle détruit toute la végétation qui l’entoure.
Glaneur est sans pitié pour elle.
Cette plante que vous m’avez envoyée est la pire des mauvaises herbes, dévastant tout sur son passage. C’est l’Épervière orangée (orange Hack weed) « Paint Brush ». Cette pernicieuse plante de la famille des composées s’est rapidement répandue depuis son introduction dans les cantons de l’Est de la Province de Québec et dans certaines parties du Nouveau-Brunswick.
Elle est à pousse vigoureuse, émettant un grand nombre de branches rampantes tout près du sol, et, par son épaisse touffe de feuilles, étouffant les graminées des pâturages. C’est une herbe vivace à racines peu profondes qui porte des bouquets de fleurs orange (rouge de Sienne) ou jaune foncé. Les graines sont munies d’un duvet abondant qui fait que le vent les disperse au loin. Dans les pâturages élevés et de montagne qu’on ne peut facilement labourer, cette plante prend bientôt la place des graminées et ruine les pâturages, Dans les terres arables, on la détruit par des labours et des binages en cultivant des plantes sarclées.
Dans les pâturages élevés, le professeur L. H. Jones a trouvé que le sel à la volée à raison de 1 ½ tonne à l’âcre détruit l’épervière sans faire aucun mal aux graminées.
Marie –Victorin (Flore laurentienne, 1964) reprend ce discours du « sel à la volée sur les espaces infestés ».
Chez moi, cette épervière est présente, mais jamais elle n’est arrivée à faire place nette à toute la variété qui l’entoure. Elle ajoute simplement de la couleur au milieu. Voilà quelques jours seulement, je lui ai même rendu hommage.
J’ai observé qu’il y a toujours des fraises
au pied des épervières….
Elles guident les cueilleurs!
Ce serait donc leur secret alors.
Je seconde les propos de Hélène ! C’est effectivement très très fréquent qu’on retrouve ces deux plantes intimement liées…