Phrases d’amour, phrases de sagesse, c’est selon
Le printemps est si court à quoi bon parler de la vie éternelle ? Murmurai-je en lui tendant mes seins.
Yosano Akiko (1878-1942)
Ô baiser ! Que la mer
Telle quelle Avec le soleil immobile Et les oiseaux dansant
Que tout meure ici ! Maintenant !
Wakayama Bokusui
Quand je vois si grande beauté Ah que ne suis-je lierre ou vigne
Pour y grimper m’y enrouler l’enlacer Et qu’on me coupe qu’on me taille menu
On ne saurait m’en détacher C’est là ma destinée
Ryôjin Hishô, fin de l’époque Heian
Ainsi que les eaux plus rapides d’un torrent se brisent aux rochers
Même séparés nous nous retrouverons
Empereur retiré Sutoku (1119-1164)
Après notre rencontre quand je vois mon cœur
Je m’aperçois qu’autrefois je ne pensais à rien
Gonchûnagon Atsutada (906-943)
Perles de rosée, rêves, monde, chimères, tout, par comparaison
Est éternel
Izumi Shikibu, début du XIe siècle
Ce pin solitaire, combien de siècles a-t-il vécus ?
Le vent qu’on y entend est si pur qu’il suggère la profondeur du temps
Ichihara No Ôkimi, milieu du VIIIe siècle
Poèmes de tous les jours, Anthologie proposée et commentée par Ôoka Makato, traduction du japonais par Yves-Marie Allioux, Arles, Éditions Philippe Picquier, 1995.