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Je possède un tout petit livre ancien plein de charme

 

J’aime revenir à cette fraîcheur et naïveté incroyables. Déjà je l’avais cité, il nous présentait la lune. Il est l’œuvre de Jules Lacroix de Marlès, écrivain catholique et historien français du 19e siècle. Internet n’en sait guère plus sur cet auteur.

De Marlès publia en 1847 Les Cent Merveilles de la nature. Je possède la neuvième édition de cet ouvrage, celle de 1866. Ce livre repose.

Savez-vous, par exemple, que notre atmosphère voyage avec nous ?

L’atmosphère est emportée avec la terre dans le mouvement de rotation. Toutes les substances étrangères qui s’y mêlent par évaporation ou par exhalaison suivent le même mouvement.

* * *

Savez-vous que la foudre est incroyable ?

On a vu quelquefois la foudre tomber sur un homme, fondre l’argent dans sa poche et ne lui faire aucun mal; lui brûler les cheveux, les habits et le laisser sain et sauf. En bien des occasions elle s’attache aux corps les plus légers, tels que la paille, le linge; d’autres fois elle attaque les corps les plus durs, les métaux, le marbre, etc. Elle disperse les objets qu’elle rencontre : en un mot, il n’est pas d’effet qu’elle ne produise.

* * *

Savez-vous que les feux follets sont inoffensifs, encore que… ?

Ils n’ont ni densité ou solidité, ni dureté; ces sont des feux subtils et légers qu’on voit voltiger à la surface des marais, des prairies, sur les épis avant la moisson, au haut des mâts des vaisseaux; jamais ils ne s’élèvent dans les hautes régions atmosphériques. Ces feux sont en général inoffensifs; mais quand on imagine que presque en tous pays on les a regardés comme très dangereux, ou tout au moins comme de fort mauvais augure, il est probable qu’ils ont, dans quelque occasion, causé de grands dommages [ne serait-ce que mentaux] dont le souvenir confusément conservé a continué d’inspirer des terreurs ridicules à des hommes peu réfléchis ou superstitieux.

 

Le soir, il m’arrive parfois d’éteindre l’ordi, de gagner ma place au salon sous la lampe, et de me laisser raconter ces merveilles de la nature.

Et, à la lecture de ces mots naïfs et frais, qui font naître le sourire, j’en arrive parfois à me poser des questions. À me demander par exemple : «Existe-t-il un lieu au Québec où les feux follets sont davantage présents qu’ailleurs ?» Et pourquoi ne pas s’y rendre en groupe pour y trouver plaisir.

Et, un jour, nous verrons avec cet auteur les manifestations de la fée Morgane en Sicile, «parce que, dans les siècles d’ignorance et de barbarie, la populace ignorante et superstitieuse attribuait aux fées ces surprenantes apparitions».

 

M. de Marlès, Les cent merveilles de la nature, Tours, Alfred Mame et Fils, 9e édition, 1866.

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