Comment chez nous se présente une tempête de neige
On peut jouer avec le vocabulaire, l’adapter à la mode du jour, nous annoncer maintenant des «bombes climatiques» !
[Non, vous ne rêvez pas, c’est le discours utilisé depuis peu par les annonceurs de tempêtes au Québec !]
Mais jamais on n’arrivera à préciser à l’avance comment se présente une tempête de neige.
Tantôt, Éole lui-même, avec force et violence, a le mandat. Et pourtant il ne neige pas encore. Préparez-vous à payer pour vos vieux péchés, les amis ! Prévoyez du bois de chauffage, des chandelles aussi, au cas où Hydro ne vous laisse tomber, et tenez-vous bien.
D’autres fois, bien avant Éole, de légers flocons, peu nombreux, innocents, floconnent, sans aucune violence. Au contraire, on les dirait en quête d’affection. Le temps est seulement enceint. Retournons aux affaires.
Après une heure ou deux, entendant siffler, on ose un œil à la fenêtre. O la la ! Nous voilà repartis. Une soirée ? Une nuit aussi ? Peut-être bien. Mais nous connaissons. Depuis les Amérindiens, avant les Européens, qu’en hiver, le Nord-Ouest du continent accourt soudain pour épouser le golfe du Mexique au-dessus du Québec. Et les amours sont parfois déchaînées. Tout vole, les draps du lit et les oreillers, la table de nuit, la lampe qui s’y trouve et le réveille-matin, allez donc. Au diable ceux du rez-de-chaussée.
J’ai souvenance que parfois, au matin, dans certaines banlieues, des voisins ensevelis se sourient ou franchement se parlent pour la première fois, avec la joie d’en avoir traversé une autre.
Dans certaines banlieues, il y a aussi parfois un voisin qui vient faire un tour chez vous avec sa souffleuse et déblaie une grande partie de votre entrée… Échange spontané de services amicaux, sans calculs, sans attente d’un retour. La bonne entente.
Bravo ! Bravo !
Votre description des épousailles entre le Nord-Ouest du continent et le golfe du Mexique est des plus désopilantes et tout à fait dans le ton ! J’en ris encore….
Vraiment pas facile parfois d’avoir des voisins semblables au-dessus de nous ! On rêve alors d’habiter l’étage et de leur laisser le rez-de-chaussée pour s’aimer.