Retour sur l’entraide chez les arbres
Peter Wohlleben est un forestier allemand pratiquant la foresterie douce, qui n’exige ni pesticides, ni machinerie lourde et met à contribution les populations locales.
Il vient de publier en anglais La vie secrète des arbres : ce qu’ils ressentent, comment ils communiquent entre eux. Et ayant pour sous-titre : Découvertes venues d’un monde secret.
Selon lui, les mères arbres nourrissent leurs petits de sucre tout juste pour que ceux-ci ne meurent pas et en arrivent à activer leur propre photosynthèse. Et tout se passe dans le sol au niveau des racines. Grâce à ses racines, un arbre sait reconnaître ceux qui sont de son espèce et les autres. Wohlleben et ses étudiants ont découvert que les arbres d’une même espèce savent mener une vie commune et venir au secours des arbres malades.
Selon le forestier, il est dans leur intérêt de travailler au sort des leurs, car les arbres qui meurent tombent, créent ainsi un trou dans la canopée, et modifient l’environnement des vivants qui devient plus chaud et plus sec. Dans une forêt éclaircie, la température s’élève, l’humidité s’abaisse, l’évaporation augmente et tous les arbres commencent à en souffrir.
Le chercheur et les siens ont même découvert sous la souche d’un arbre coupé il y a quelques centaines d’années une provision de chlorophylle verte fournie selon lui par les arbres à feuilles de la même espèce tout autour.
Selon Wohlleben, il est clair que les arbres échangent de l’information. On peut mesurer l’alerte chez les arbres d’une même espèce lorsqu’un d’eux est attaqué par des insectes.
À la fin de ce billet, on évoque les travaux de madame Suzanne Simard, à l’université de la Colombie britannique. Nous y faisions écho, rappelant qu’elle montre comment les arbres s’entraident entre eux pour la survivance de chacun. Il y a un immense réseau internet du monde végétal.
Le sujet du forestier Wohlleben vous intéresse ? Voyez ce billet en langue anglaise de Corry Doctorow, The sophisticated, hidden ways that trees cooperate and protect each other, que me fait parvenir mon fils. Merci, cher Sébastien.
L’illustration est attachée à ce billet de Doctorow.
Depuis ses terres, mon ami Gaston m’écrit :
Magnifique texte sur la beauté du monde qui nous entoure et que nous ignorons. L’univers qui nous enveloppe nous est perceptible par nos sens et la compréhension que nous en avons acquise par la capacité du cerveau humain à le décortiquer. Mais il restera toujours une grande partie de ce monde qui nous sera étranger, soit la sensibilité à le connaitre sous l’angle du minéral, du végétal et de l’animal qui, je le crois, ont chacun une façon de l’appréhender et de le comprendre. À poursuivre….
Merci, cher Gaston.
* * *
Gaston, bien sûr, parle du texte de Corry Doctorow que j’ai traduit quasi mot à mot.
Quelle leçon de solidarité ! Une forêt inspirante, des arbres coopérateurs et nous, on essaie d’inventer le monde alors que le plus beau existe déjà ! Suffirait de bien regarder et d’écouter…
Absolument, chère Françoise.
Heureux de Vous savoir là.
Salutations à Vous et à tous les vôtres dans votre beau pays appalachien !