Les veillées, d’hiver bien sûr
Comme un gros chat, je viens de mettre la patte, pour à peu près rien, sur un livre assez merveilleux. Il y a là des lignes sur la vie traditionnelle qui m’étaient absolument inconnues.
Je ne peux me retenir d’y aller tout de suite avec le sujet des veillées d’autrefois, où on se faisait si peur que l’insomnie et les cauchemars nous attendaient au retour à la maison.
Les amusements de nos pères consistaient, dans les campagnes, à se réunir soit pour danser ou jouer aux cartes. On parlait chacun de ses prouesses, de ses aventures de voyage, de batailles, on contait des histoires plus ou moins fantastiques de loup garou, de bête à grande queue, feu follet, mais surtout de chasse-galerie, de revenants, et que sais-je encore !
Mais aussi, que de nuits d’insomnie ne causaient pas ces veillées ! On se couchait avec l’idée de ces histoires étranges dans la tête; souvent, après avoir pris un copieux réveillon de viande froide, on s’endormait en se mettant au lit, après s’être couvert la tête avec précaution de tous les draps du lit, tant on craignait de voir ces apparitions étranges.
Aussi au premier sommeil, les cauchemars ne tardaient pas à se manifester; on se réveillait tout en nage, et on avait garde de se découvrir, tant on avait peur d’avoir peur. La nuit se passait enfin, mais, grand Dieu ! qu’elle avait été longue !
Voici la référence à ce livre fort original : F.-H. St-Germain, Charles Héon, Fondateur de la Paroisse de Saint-Louis de Blandford, Premier colon du comté d’Arthabaska, Mœurs, coutumes, Épisodes de la vie d’autrefois (Arthabaska, 1905, 223 pages).
Sur la chasse-galerie, voir ces billets où il en est fait mention.