Le chef métis Louis Riel est pendu le lundi 16 novembre 1885, à Regina
Tous les Canadiens [ainsi s’appelaient les citoyens de langue française à l’époque] sont profondément remués. Première très grave crise dans l’histoire du Canada. À Montréal, La Patrie du 20 novembre fait sa une avec le cri Au Champ de Mars.
Que tout le peuple soit au Champ de Mars, dimanche, pour protester contre l’exécution de Riel !
Soyons là 100,000 citoyens libres pour que notre voix soit entendue des rives du Pacifique à celles de l’Atlantique !
L’assemblée commencera à midi et demi.
En sortant de l’église, où tu auras prié pour l’âme de ton frère Riel, peuple, rends-toi au Champ de Mars pour venger sa mort.
Combien vont rester en arrière ?
Pas un seul !
Au Champ de Mars, donc, dimanche !
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Le lendemain, 21 novembre, La Patrie revient à nouveau en une avec l’annonce de cette rencontre au Champ de Mars.
Canadiens-Français, demain est un jour de réparation nationale.
Demain, le district de Montréal tout entier fera entendre une protestation solennelle contre les lâches qui ont insulté notre race et les traîtres qui l’ont vendue.
Demain, sur le Champ-de-Mars, le martyr de la cause des métis recevra de la bouche de ses frères un dernier adieu.
Venez tous, venez braves Canadiens de cette ville et des environs ! […]
Canadiens, venez tous !
La gravure est extraite de l’hebdomadaire montréalais Le Monde illustré du 5 décembre 1885.