Un prix à payer à la mer
Le tribut que la mer exige à l’occasion est un thème qui revient dans les chansons de marins. Voici une histoire bien triste au sujet de laquelle je ne saurais dire si quelqu’un, un jour, en a composé une chanson. La nouvelle paraît dans La Patrie (Montréal) du 15 mai 1907.
Le 3 avril dernier, quatre brigantins, montés par des pêcheurs, natifs de Saint-Pierre et Miquelon, sont partis de ce port, pour pêcher sur les grands bancs. De furieuses tempêtes ont balayé l’océan vers cette époque et deux de ces bateaux sont revenus peu après leur départ, à demi désemparés.
On n’a pas entendu parler des deux autres barques commandées par les capitaines Giraudier et Laflèche. L’on croit qu’elles ont péri, corps et biens. Les équipages de ces deux embarcations comprenaient environ quarante hommes. Tous ces pêcheurs laissent une famille à Saint-Pierre.
Ce sinistre fait plus d’une centaine d’orphelins.
C’est une des plus douloureuses tragédies qui ait éprouvé Saint-Pierre depuis de longues années.