Un nouvel observatoire, celui du mont Hamilton
Les années passant, on ne cesse de fabriquer des observatoires de plus en plus puissants. Sur ce site, nous avons souvent parlé de notre intérêt pour le ciel. Passé et actuel d’ailleurs. Jamais ça ne cessera.
Le Sorelois du 23 mars 1886 annonce un prochain observatoire, encore plus puissant que les précédents.
Le plus grand et le plus puissant télescope du monde est en cours de construction en ce moment dans les modestes ateliers d’un vieillard nommé Alvan Clark, à Cambridgeport, Massachusetts. Ce télescope, destiné à l’observatoire de Mount Hamilton, portera le nom de James Lick, millionnaire de la Californie, qui a légué, en mourant, les fonds nécessaires à sa construction.
Les deux disques en verre qui en formeront les lentilles sont évalués à $25,000 chacun et, s’ils venaient à être détruits, ils ne pourraient être refaits en six mois au prix de millions. C’est à Paris qu’ils ont été coulés et, bien que la commande ait été donnée il y a cinq ans, M. Clark ne les a reçus qu’au mois de septembre dernier, parce qu’il a fallu les recommencer plusieurs fois avant d’obtenir la perfection voulue.
Lorsque ces lentilles seront terminées, elles auront trente-six pouces [un peu moins d’un mètre] de diamètre et seront par conséquent de six pouces plus larges que celles du grand télescope achevé récemment par le gouvernement russe.
Depuis qu’il a reçu les disques de Paris, M. Clark ne cesse pas d’y travailler avec ses fils, et cependant il ne pourra les avoir achevés qu’au mois de septembre prochain. Une fois terminées, les deux lentilles pèseront environ sept cents livres [319 kilos].
On peut se faire une idée de la puissance qu’aura ce merveilleux instrument par ce fait qu’un astronome, qui s’en servira pour regarder la lune, distante de la terre de 240,000 milles, la verra à moins de cent milles de distance.
M. Clark, le constructeur de cet instrument, vient d’atteindre sa 82e année, et il célèbrera le 25 courant ses noces de diamant.
L’illustration est celle de cet observatoire. La photographie fut prise par Jane Lidz en 1980. Elle apparaît sur la page Wikipédia consacrée à cet observatoire californien.