«En attendant la malle dans un bureau de poste à la campagne»
Aujourd’hui, vous prenez la route des campagnes et, tristement, vous vous rendez compte que tous les bureaux de poste sont identiques, qu’importe le lieu, tombés dont on ne sait quelle planète, sans aucun effort d’intégration au bâti local. Chose certaine, les bureaux de poste d’autrefois étaient autrement plus colorés.
Le 4 juillet 1903, L’Album universel est fier de proposer cette gravure d’Edmond-J. Massicotte, y allant de cette présentation :
Peut-on imaginer rien de plus vécu que cette scène de bureau de poste à la campagne, dont nous publions aujourd’hui la primeur ?
C’est dans un magasin général, on le sait, que se tient le plus souvent le bureau de poste de nos villages canadiens.
Dans un cadre rustique et réaliste, apparaissent, un peu pêle-mêle, les marchandises les plus disparates. On le voit, les pièces d’indienne côtoient les bocaux de bonbons. Étalées sur le comptoir, les boîtes de chapeaux s’élèvent en pyramide jusqu’au plafond, auquel sont suspendues bottes, lampes, etc.
Que d’esprit d’observation l’attitude des personnages ne révèle-t-elle pas chez l’auteur du tableau !
Pendant qu’une fillette aux cheveux longs et en broussailles, à l’accoutrement bigarré et en désordre, demande au commis du magasin ce dont elle a besoin, un groupe de campagnards discutent avec chaleur, semblant parler politique.
Chacun s’intéresse vivement à la discussion, en attendant que le postillon arrive, sac au dos.
Quiconque a déjà assisté à la scène que nous reproduisons ne peut s’empêcher d’admirer la fidélité scrupuleuse qui a présidé à la reconstitution des moindres détails du tableau.
Cette gravure d’Edmond-J. Massicotte paraît, bien sûr, dans l’Album universel du 4 juillet 1903. On la trouve sur le site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec au descripteur «Bureaux de poste».