Le printemps rend heureux
Le 15 avril 1902, le journaliste de La Patrie, chargé d’y aller d’une description de la vie dans le port de Montréal, ne peut qu’être heureux par ce qu’il y voit et entend.
Tartarin disait des vérités, avec un peu de chauvinisme peut-être, mais il disait des vérités. Et nous aurions tort de ne pas imiter Tartarin dans son admiration pour sa maison, son jardin, son soleil, son Tarascon. Nous avons notre fleuve qui est le plus beau du monde et notre port qui, une fois pommadé, astiqué, fardé, sera également l’un des plus beaux du monde.
C’est qu’elle va bien la toilette de notre port, dans quelques jours, tout sera nivelé, la boue sera enlevée et le trafic sera aussi florissant qu’en pleine canicule. Ce matin, des manœuvres travaillaient au déchargement du «Polino»; quelques-uns chantaient en roulant des barils. Le soleil du printemps les mettait en gaité. Plus loin, le «Canada» et d’autres steamers étalaient leur blancheur qui se réfléchissait dans l’eau verdâtre, mais encore un peu salie.
La place est prête pour les steamers des vieux pays et les hangars presque terminés, M. Bolger, de la compagnie Richelieu, nous a dit que le «Québec» avait belle allure au départ, hier soir. Le «Carolina» part ce soir de Québec pour un voyage spécial à Tadoussac, mais il reviendra à Québec avant de commencer ses voyages au Saguenay. Il y aura, comme par le passé, de l’orchestre sur les steamers qui font le service entre Montréal et Québec.
L’image ci-haut — l’enlèvement de la glace sur un des quais du port de Montréal — parue dans L’Opinion publique du 15 mai 1879 se trouve à l’adresse suivante : http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/illustrations/accueil.htm, au descripteur «Ports».