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Connaissez-vous le poète et écrivain belge Maurice Carême (1899-1978) ?

Malheureusement, lui comme beaucoup d’autres écrivains belges ne sont guère connus au Québec. Dans nos relations avec l’Europe de langue française, nous avons toujours privilégié la France et ses auteurs. Et pourtant. Nous passons à côté de bien belles plumes.

Au sujet de Carême, vous trouverez quelques détails sur sa page Wikipédia. Dans cette page, on nous dit que le quart de ses écrits portent sur les enfants. Et on ajoute « Mais il est aussi un poète de la grandeur et de la misère de l’homme ».

Dans ma marche, je suis tombé assez souvent sur Maurice Carême et, à chaque fois, j’ai aimé la beauté de son écriture. Mon bouquiniste Luc, d’Au lieu du livre, de la rue Crémazie, à Québec, vient de me mettre sur la piste de cet hommage que Carême rend à sa mère, un livre publié en 1935, et enrichi à quelques reprises.

Je dispose d’une copie de la 8ième édition. Voici une idée du ton de l’ouvrage en deux courts passages.

 

La cuisine est si calme

En ce matin d’avril

Qu’un reste de grésil

Rend plus dominical.

 

Le printemps, accoudé

Aux vitres, rit de voir

Son reflet dans l’armoire

Soigneusement cirée.

 

Les chaises se sont tues.

La table se rendort

Sous le poids des laitues

Encor lourdes d’aurore

 

Et, à peine entend-on,

Horloge familière,

L’humble cœur de ma mère

Qui bat dans la maison.

 

# # #

 

Tu dis bonjour au soleil,

Tu dis bonjour aux oiseaux

Et tu te mets au travail

Dès que bourdonne aux carreaux

L’écume d’or d’une abeille.

 

Ainsi s’écoulent les heures,

Simplement, tout à la peine ;

Ainsi meurent dans ton cœur

Comme des fleurs dans un verre

Les heures de la semaine.

 

Et quand revient le dimanche

Avec ses appels de cloches

Et ses jeux d’enfants rieurs,

On te voit, entre les branches,

Sourire à ton clair labeur.

 

Maurice Carême, Mère, Bruxelles, 14, avenue Nellie Melba, 1955, huitième édition, p. 17s. Le dessin de couverture est de Léon Navez.

2 commentaires Publier un commentaire
  1. Esther #

    Ce nom, Maurice Carême, éveille en moi des souvenirs d’enfance… Difficile de les cerner précisément, mais un lien se fait dans ma mémoire avec des livres d’école où il y avait en fin de chaque chapitre ou étape, un poème qu’il fallait mémoriser… Peut-être aussi dans les pages de poésie et littérature de la collection « Encyclopédie de la jeunesse » de Grolier… Chose certaine, il y a aussi la voix de ma mère, me disant un jour que ce monsieur a écrit de bien jolies choses… Un peu flou tout ça, mais une présence qui se dessine. Comme une petite lumière soudainement allumée par votre publication.

    22 mars 2021
  2. Jean Provencher #

    Merci beaucoup.

    22 mars 2021

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