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De l’écrivaine montréalaise de langue anglaise Robyn Sarah

Lire son recueil de poésie nous apprend que la vie est beaucoup faite de petits bonheurs qui savent nous combler. Voici, par exemple, l’un de ses poèmes, magnifique.

Extrait de « Variations sur une histoire qui n’a jamais été racontée ».

II

La lumière du soleil, le gazouillis des oiseaux —

un silence tendre, le monde qui reprend son souffle.

On en prend note, mais on ne souligne pas l’occasion.

Il se peut que la seule histoire vraie, la grande

histoire humaine, se résume à un petit point

sur le continuum de la crise. Un petit carré

de velours bleu martine et usé.

J’observe les tout petits mouvements de personnes toutes petites :

c’est peut-être que je souhaite avoir un aperçu

d’une vie parmi celles que je n’ai pas choisies.

On a besoin de ce genre de marqueurs. Les nouveaux bourgeons formaient une brume verte autour des arbres.

Une rencontre qui dure deux minutes sous le soleil printanier

me semble plus être un heureux hasard

que tout ce qu’on fait dans l’espoir de réussir.

 

Robyn Sarah, Mes souliers me font souffrir, Montréal, Éditions du Noroît, 2019, p. 43. Traduction de Rémi Labrecque.

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