Ramenons notre monde
De 1830 à 1930, le Québec, en particulier, a connu une grande saignée démographique. Le chiffre exact n’est pas connu, mais on pense qu’entre un million et un million 200 000 mille personnes sont parties pour les États-Unis.
Certaines sont revenues, mais la plupart sont demeurées là-bas. Le premier ministre du Canada Wilfrid Laurier fait campagne ici pour qu’elles reviennent.
Les agences locales que le gouvernement Laurier a établies dans le Michigan et le Minnesota, pour engager les Canadiens français à revenir au pays, ont eu un résultat colossal dépassant toutes les espérances. M. W. J. White, du département de l’immigration, a déjà 7,000 familles canadiennes-françaises qui se sont inscrites pour avoir des terres au Canada, dans la province de Québec et le Manitoba.
M. White est d’opinion que le nombre total des Canadiens français qui reviendront, au printemps, de toutes les parties des États-Unis dépassera 20,000.
J’avais toujours été de cette opinion, a dit M. White, que des agences locales, dans tous les centres français des États-Unis, produiraient beaucoup plus d’effet que des agents ambulants.
Le Soleil (Québec), 27 janvier 1899.
L’opération de Laurier est sympathique, mais on n’arrivera jamais à trouver la formule qui permettrait à une majorité de revenir.