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Il y a haïku et renku

Dans un renku, chaque maillon naît en réponse à celui qui l’a précédé, en même temps qu’il formule un peu obliquement une question à laquelle le suivant devra répondre à son tour.

Ainsi définit-on le renku sur le quatrième de couverture du livre de Francine Chicoine et Robert Melançon, Sur la table vitrée. Pendant plus de deux ans, madame Chicoine, à Baie-Comeau, et monsieur Melançon, à Montréal, s’échangent ainsi des maillons.

Je n’entreprendrai pas de montrer ici comment fonctionne un renku, c’est plutôt plusieurs de leurs haïkus qui me plaisent bien. Je les sors ici de leur suite, pour m’attacher à la beauté de chacun.

 

 

le vent et le chat

pourchassent

la même feuille

 

des étourneaux font

un nuage qui s’étire

tourne se replie

 

fente du trottoir

des matricaires traversent

à la queue leu leu

 

sur le canapé

le coussin a retenu

la forme du chat

 

les pattes du chat

n’attrapent pas les flocons

sur la vitre

 

un chien aboie

contre le vent

contre la neige

 

ombres sur la neige

sortir voir la lune

à trente sous zéro

 

aboiements doux

on devine les bernaches

sur la batture

 

encore un peu et

les carrés des fenêtres

diront la nuit

 

on entend le vent

qui fuit dans le noir

on entend l’espace

 

Francine Chicoine et Robert Melançon, Sur la table vitrée, renku, Ottawa, Éditions David, 2009.

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