Ce petit mâle de l’année est toujours silencieux à mon égard, contrairement aux écureuils plus âgés
Mince, il n’a pas la corpulence des écureuils souvent gavés des villes.
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Allons-y pour une pause. Je ne sais si vous décryptez.
Si vous remontez au cinquième billet derrière, celui mis en ligne à 17 heures 43 hier, disant que je crois bien apercevoir deux Tarins des pins s’abreuvant avec des Chardonnerets jaunes, et évoquant que nous vivons ensemble le synanthropie — soit le plaisir de savoir que l’autre n’est pas loin — jusqu’à ce billet-ci sur ce jeune écureuil, nous sommes liés, dépendants les uns des autres, une réalité venue des interactions entre nous.
Les oiseaux savent ma présence depuis longtemps et font assurément le lien avec le fait que je suis fournisseur d’aliments et porteur d’eau pour eux, les coccinelles ont littéralement envahi la maison l’hiver dernier, à ne pas savoir par où elles entraient, elles connaissent donc ce refuge, les petits tournesols viennent de graines échappées là par des vivants ou moi-même, les abeilles sont présentes depuis un grand nombre d’années, et le jeune écureuil sait qui je suis depuis le printemps. Même sa mère me houspillait alors qu’il était à la mamelle.
Comme quoi, nous ne sommes vraiment pas loin les uns des autres. Il est certain que chacun est dans son monde et comprend la vie à partir de ce qu’il est. Mais, entre nous, nous sommes familiers dans ce lieu, j’allais écrire dans ce jeu. Et nous sommes en interaction : les graines de tournesol sur le plancher de la galerie, nourriture pour l’écureuil, tombent des mangeoires occupées par les oiseaux tout au-dessus.
Bref, s’il y avait à craindre à cause de ma présence, cette crainte est passée.
Chef d’orchestre ? Je prends plaisir à savoir la présence de chacun de ces êtres, parties dans ce voyage commun.
Synanthropie.
Je m’en doutais bien, vous êtes un grand Synanthrope, cher Jean.
Salutations, cher Normand.